Un appel, deux appels, vingt appels, quarante appels. Le confinement nous a livré un (gros) lot de textes de ce genre. Au cœur des réflexions : construire les jours d’après, la rupture avec le système capitaliste, une reconquête de la démocratie, les solidarités..
A la fois de fortes ambitions, mais aussi un risque de bonnes intentions sans lendemain. Cerises la coopérative n’a pas pour rôle de distribuer bons et mauvais points entre toutes ces contributions. Déclinant des objectifs politiques parfois différents, souvent proches, toutes sont respectables. L’échange que nous avons organisé début juin entre signataires de différents appels met en exergue une évidence à faire fructifier : tout le monde ne dit pas la même chose mais tous et toutes partagent la volonté de sortir du capitalisme, de s’y atteler concrètement. Toutes et tous affirment que le capitalisme n’est pas réformable, qu’il ne s’agit pas de le repeindre en vert, qu’il est illusoire de l’espérer plus social… Ce n’est pas rien. Mais la question du rapport de forces et de la stratégie pour y parvenir, qui ne peut pas se réduire aux perspectives électorales, ne peut être évacuée … et c’est une source de débats.
Mais la période nous montre aussi qu’il y a une vie en dehors des appels ; les initiatives antiracistes, ô combien politiques, que sont les manifestations contre les violences policières ou celles des collectifs de sans-papiers et des syndicats qui les soutiennent, n’ont pas attendu nos appels. Mais elles participent pleinement à la vie politique de cette région du monde !
Organisations associatives, syndicales, politiques, collectifs, comités, brigades, gilets, … Comment faire du politique ensemble ? Comment sortir la politique du seul enjeu d’alternances dans la gestion du système en place ? Comment s’appuyer sur les multiples exemples d’auto-organisation, pour que cela devienne le fonctionnement normal de nos vies de citoyennes et citoyens, y compris au travail ? Comment articuler nos luttes contre l’exploitation et contre les dominations ? Comment gérer l’urgence de faire et la construction d’alternatives et sa part de réflexions ? Comment renverser cet « ordre établi » qui crée tous les désordres du monde !
Se fédérer pour l’émancipation, avec divers collectifs militants, Cerises la coopérative s’y atèle depuis quelques temps déjà. L’époque est peut-être à élargir le cercle ?
Christian Mahieux
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