
Le respect du « fonctionnement de règles fondamentales de la démocratie représentative » a été un privilège de la mise en place du néolibéralisme dans le Nord Global. Bien que, la répression du mouvement social ait été féroce dans le continent européen notamment en Grande Bretagne sous les années Thatcher, le terrorisme d’état instauré à travers les dictatures civico-militaro-religieuses dans plusieurs pays du continent américain, cobayes du néolibéralisme, a été génocidaire. C’est pourquoi ce monde peut paraitre « Nouveau » sous un angle franco- français, mais ne l’est pas dès qu’on élargit le rayon au « Sud Global ».
Pour autant, avec le second gouvernement de Trump, il y a bien une « nouveauté » pour le « Nord Global », celle d’un régime qui s’est imposé dans la plus grande puissance capitaliste du monde, prêt à rompre avec ce qui est trop contraignant pour le système. A travers les inquiétantes mesures de Trump, les Etats-Unis violent officiellement aujourd’hui des accords internationaux et droits humains mais ce pays en a violé bien d’autres, et depuis longtemps, sous différentes latitudes et longitudes de la planète.
Cet article s’intègre au débat proposé par la rédaction de Cerises la coopérative “Nouveau monde? Nouveaux défis!”. Voir la problématique ICI
Une connivence, devenue réseau, s’est tissée entre les néofascistes des Etats-Unis et du monde entier, structurée autour du propriétaire de la plus grande fortune et figure centrale du « techno féodalisme », mettant au service de la propagande et de la désinformation néofascistes la principale plateforme de réseaux sociaux du monde dont il est propriétaire. Le pouvoir politique lui garantit des possibilités de profits permanents. L’échiquier géopolitique a été renversé.
L’ascension de l’extrême droite met en lumière un mécontentement social profond, dont les politiques néolibérales et ses crises économiques sont, en fait, les causes.
La question à se poser est « comment et pourquoi les secteurs populaires en viennent-ils à soutenir l’extrême droite ? »
L’extrême droite capitalise sur des points qui affectent directement la vie des populations, rendant son discours vérifiable par les expériences personnelles des non-politisé.es.
Elle culpabilise les victimes des politiques néolibérales et coloniales, désignant des boucs émissaires : les migrants et migrantes en Europe, les Afro-descendant.es et Latinos aux États-Unis, ou encore les victimes des dictatures en Amérique latine, sans oublier les femmes et les diversités partout dans le monde.
L’extrême droite exploite les fantasmes rouges, dénonçant un ennemi « communiste » imaginaire qui cristallise les peurs et justifie des politiques répressives à travers lesquelles elle vise à casser toute mobilisation populaire et à détruire les victoires sociales antérieures
Comment répondre à cette vague globale ? Dans notre camp social, nous devons repenser nos stratégies, en nous appuyant sur le syndicalisme comme espace de réflexion politique et en reconstruisant des liens sociaux solides.
La carte mondiale est complexe, bien que les processus sociaux soient similaires, les débouchés politiques varient selon les régions. Les droites du Sud et du Nord diffèrent dans leurs approches, mais partagent un objectif commun : servir au mieux les intérêts du patronat.
L’ultra-droite, en capitalisant sur le mécontentement social, remet en cause l’histoire, la philosophie, la science. Son impact sur les démocraties est profond, mais il n’est pas irréversible.
La pandémie a agi comme un laboratoire à ciel ouvert d’hyper individualisation du travail, révélant l’absence de politiques collectives et distendant les liens sociaux. Cette hyper individualisation du travail, alimentée par les nouvelles technologies avec l’IA en tête, a réduit les espaces collectifs.
Les monstres du colonialisme, du racisme, de l’exploitation, de l’extractivisme, du négationnisme, du sexisme … sont lâchés. Ils ne reculeront que face à la force du collectif, debout, organisé ; le syndicalisme reste l’un des rares espaces collectifs où se construit encore une réflexion politique pour la résistance mais également pour la conquête de nouveaux droits.
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