Dans ce livre, Aurore Koechlin émet l’hypothèse de l’émergence d’une quatrième vague féministe. Elle tente d’en tracer les contours en analysant les événements dans le monde. Cette vague est d’emblée à la fois internationale et intersectionnelle. Elle met aussi le travail au centre avec un renouveau des grèves de femmes autour du 8 mars partout dans le monde. L’auteure tente de situer cette nouvelle vague dans l’histoire des féminismes. Elle jette un pont entre les luttes et travaux les plus contemporains et le féminisme marxiste des années 1970, qui, selon elle a su rassembler et gagner sur des revendications spécifiquement féministes (contraception, IVG). Enfin, A. Koechlin propose d’apporter une contribution stratégique à cette nouvelle vague féministe, en réactualisant les théories de la « reproduction sociale » selon lesquelles la base matérielle de l’oppression des femmes est leur assignation à la reproduction de la force de travail notamment par le travail domestique. Pour elle, ces théories pourraient aider à penser ensemble les dominations de classe, de race et de genre et favoriser une démarche unitaire.
Josiane Zarka
La révolution féministe, Aurore Koechlin, Éditions Amsterdam 2019, 176 p., 12 euros
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