Elaboré en quatrième vitesse, sur la base d’éléments propres des 4 partis, le programme du NFP constitue sans conteste une rupture forte avec l’ère Macron, et comporte un retour de certaines valeurs de la gauche sociale et écologiques au détriment des années d’avantages honteux au capital et aux riches. Dans les limites du contexte et des délais on ne peut que souhaiter une victoire électorale concrétisant au plus vite ce programme contre la dévastation néolibérale. Mais il ne s’inscrit pas pour autant dans une logique de réelle rupture avec les logiques systémique du capitalisme. Pour cela il y aura besoin d’une victoire politique à partir de luttes sociales et de mobilisations citoyennes ouvrant d’autres futures, avec non seulement des améliorations quantitatives mais surtout des réorientations et innovations stratégiques! Soit l’exemple du logement : la revalorisation des APL, la relance massive (200 mille par an sur 5 ans!) de la construction des logements sociaux (seulement 15% du parc global aujourd’hui), application coercitive de la loi SRU préservée, encadrement des loyers dans les zones tendues… sont autant de très bonnes mesures. Mais la création indispensable d’hébergements d’urgences ne dit rien sur un accès à un logement digne pour les plus précaires! L’extension des prêts à taux zéro à tous les ménages primo-accédants les met à l’abri des taux d’intérêt, mais ne dit rien des risques de précarisation inhérents à des endettements de très longue durée, sources de copropriétés dégradés, ni de la fin du logement comme produit financier! Si l’encadrement des prix du foncier dans les zones tendues est nécessaire, il ne dit rien de la priorisation du sol comme bien commun et milieu vivant avant d’être support de fonctions indispensables préservées de la rente! Le renforcement de l’aide à la rénovation ne dit rien d’une politique continue de réparation et amélioration du bâti évitant toute nouvelle artificialisation! Incontestablement le programme constitue un mieux immédiat des conditions d’habiter pour de nombreux citoyen·ne·s, mais n’esquisse en rien l’émergence d’une véritable sécurité sociale du logement garantissant à toutes et tous un accès universel sur tout le territoire et tout au long de la vie à un logement de haute qualité à l’abri des fluctuations et de la voracité du marché!
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