Il serait faux de dire que l’intérêt porté à l’écologie n’a pas drastiquement augmenté ces dernières années. Les connaissances scientifiques couplées aux catastrophes climatiques et à la disparition du vivant ont secoué l’opinion publique et initié des actions dans les sphères privées, professionnelle et sociale.
Il serait également faux de dire que l’intérêt porté à l’écologie est aujourd’hui suffisant pour répondre à l’urgence climatique et aux problématiques d’aujourd’hui et de demain.
Je suis éducateur de jeunes enfants et me suis spécialisé dans l’éducation par la nature et j’aimerais ici témoigner des difficultés que rencontre la construction d’une alternative écologique dans mon domaine.
L’éducation du dehors et les pédagogies du vivant sont vues aujourd’hui comme des méthodes marginales et de nombreuses personnes considèrent que ces préoccupations sont des « lubies d’écolos ». J’ai compris cette réalité durant mes études et en écrivant mon mémoire traitant de ce sujet, lorsque des professionnel.les veulent proposer des projets éducatifs mettant la nature et le collectif au centre, ils et elles doivent être préparé.es à être confronté.es à des institutions castratrices.
La peur de l’inconnu, l’ultra sécuritarisme et l’hygiénisme sont des idées qui rendent difficile la construction d’une alternative écologique car la nature est considérée comme sale et l’extérieur comme dangereux. Le capitalisme met en exergue ces considérations et lutte quotidiennement contre le monde du vivant, il fait croire que le bonheur se trouve dans la consommation et que la richesse se trouve dans l’extractivisme.
Cependant La question écologique entre au cœur de nombreuses vies et des établissements scolaires, des crèches et des associations mettant la nature au centre de leurs programmes existent ou naissent en France et partout dans le monde !
Nous parlons dans ce dossier d’alternative écologique et il faut avoir en tête qu’une alternative sans éducation, sans vie collective et associative est inimaginable.
Alors nous avons besoins de soutiens publics, que l’Etat pousse au respect de chacun.e et au respect de l’environnement, qu’il occupe son rôle en créant un grand service de la petite enfance et en subventionnant le travail social et les actions d’éducation à l’environnement. Les enfants doivent êtres éduqués comme des humains, des êtres vivants conscients, non comme des consommateurs passifs.
Je parle de l’enfance car l’écologie marque particulièrement la jeunesse, n’oublions pas que les inactions d’aujourd’hui sont les catastrophes subies de demain. Je crois sincèrement que l’on peut prouver que l’écologie n’est pas une idée marginale et que c’est bien le capitalisme et le séparatisme qui le sont !
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