Reprise en main

Très souvent, les films sur le monde du travail en dénonçant l’exploitation, évoquent leur souffrance ce qui finit par évoquer sans le vouloir, leur vulnérabilité. Le film de Gilles Perret est de ce point de vue à l’opposé. DES dirigeants d’entreprise qu’on ne voit pas, passent par l’encadrement d’une usine métallurgique de Savoie pour créer les conditions de son rachat. Et vous l’auriez parié, elle est bénéficiaire et il s’agit de « dégraisser » en vue de la cession, c’est-à-dire de licencier. 

Le personnage central du film un ouvrier dont le père a rabattu les oreilles avec son syndicalisme cherche comment faire face. Il découvre que les financiers qui vont racheter l’entreprise ne vont pas verser la totalité de la somme nécessaire mais que c’est l’entreprise rachetée qui paiera son rachat. Pourquoi ce qui est vrai pour des requins ne le serait pas pour le personnel ? Ouvriers et cadres vont chercher à s’imposer comme racheteurs sans aucun licenciement. Ils sont attachés à l’usine, à leurs collègues et à leur région. La logique des banques y est dénoncée, jusqu’à leur capacité de récupération d’un conseiller gentil mais… Le tout est mené tambour battant. On ne s’ennuie pas une seconde et la joie participe du combat et de notre regard. 

Pierre Zarka

Reprise en main, de Gilles Perret, sorti en 2022, avec Pierre Deladonchamps, Laetitia Dosch, Grégory Montel, Vincent Deniard, Finnegan Oldfield, Samuel Churin, Marie Denarnaud