Justine Triet ne nous en voudra pas de l’emprunt du titre de son magnifique film.
L’état du monde se dégrade de manière inquiétante avec la résurgence des guerres en Ukraine, au Moyen-Orient, au Congo démocratique ou encore en Birmanie où une junte militaire écrase son peuple.
L’état du monde se dégrade sur le plan environnemental et les 1,5° préconisés par le GIEC seront largement dépassés en 2030. Mais ce sont les producteurs de pétrole qui organisent maintenant les COP !!! alors qu’il faudrait stopper l’extraction d’énergies fossiles.
L’état du monde voit ressurgir les monstres en Europe, en Argentine, en Inde ou en Israël. En France les digues déjà fragiles ont volé en éclat et la droite dite « républicaine » marche sur les sentiers de l’extrême-droite et triomphe sans gloire. Comme le dit Edwy Plenel « le macronisme s’est révélé un lepénisme ».
2023 c’est aussi le plus fort mouvement social que la France ait connu depuis mai 68 pour empêcher la loi sur les retraites. Le gouvernement est passé en force à coup de 49-3 et comme le dit l’écrivain Nicolas Mathieu « l’exécutif est certes légitime, mais il a perdu ce qui donne vie à une vraie légitimité en démocratie ».
2023 a aussi été marquée par une remise en cause des libertés publiques, un regain des violences policières contre les mouvements sociaux et contre la jeunesse. La loi sur l’immigration votée par le parlement avec l’appui de la droite extrême et de l’extrême-droite nous rappelle que lorsqu’un groupe (les immigrés) est ainsi mis à l’index et privé de droits comme la suppression de l’AME cela préfigure une mise en cause du droit à la santé pour chacun·e.
Sommes-nous solidaires seulement pour des raisons morales ou parce que le sort de toutes et tous est lié ? Plusieurs exemples récents nous montrent que les français font preuve d’empathie et de solidarité avec les migrant·e·s. Mais au delà de ces valeurs, au-delà des identités propres à chacun, chacune, identités nourries de l’apport de multiples cultures, c’est bien de notre sort commun qu’il s’agit. La résurgence à intervalle régulier des poussées chauvines et xénophobes (la France aux français et toutes ses variantes) ne peut être combattue sans une conscience des raisons qui poussent les forces réactionnaires à nous opposer les uns aux autres.
Nous vivons une époque où le capitalisme masque sa coupure inédite avec le vivant, ce qui fait sa vulnérabilité, mais il devient plus clair que le sort de toutes et tous sur cette planète est lié. Pour que la chute soit celle de tous les vents contraires à un avenir commun désirable, nous pouvons nous emparer de ces questions avec hardiesse et travailler ensemble des solutions, des alternatives à ces logiques meurtrières. Car plus la politique se réduit aux pouvoirs institutionnels plus le sens commun perd sa légitimité.
Daniel Rome
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