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Le temps, un bien commun

Vie professionnelle, équilibre des temps de loisirs, temps de vacances, anticipation sur l’avenir… Depuis le moyen-âge, historiquement, nos vies sont structurées par des temporalités ritualisées. 

Or, notre époque moderne est en train de remettre en cause, de désynchroniser, ce rapport au temps. De nombreux « perturbateurs temporels » voient le jour. Avec la  mondialisation, avec internet, apparaissent une obligation de gagner du temps, de réduire toute attente. Une impatience mondialisée. Tout doit toujours aller plus vite : c’est la victoire de la « dictature de l’immédiateté ». 

L’essai de Dominique Royaux et Patrick Vassallo, qui s’appuie sur de nombreux exemples documentés, commence, dans une démarche rigoureuse, par exposer les mutations dans les politiques du temps, avant d’en étudier les nouveaux rapports de domination et de s’interroger sur les moyens de dépasser l’apparente incompatibilité entre l’obtention de davantage de libertés individuelles et l’équilibre des corps sociaux. 

Une lecture éclairante, qui mérite de ralentir nos boulimies de lecture et d’y passer un peu de temps. Car, on en sort convaincu, « construire de nouveaux communs » et faire « mieux société » ne peut faire l’économie d’une réflexion approfondie sur cette thématique encore trop ignorée. 

Alexandra Pichardie

Le temps, un bien commun – le temps, l’action publique et le citoyen, de Dominique ROYOUX et Patrick VASSALLO, éditions le Cavalier Bleu, 2023. (21 euros). 

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