La révolte de la société civile et d’une partie de l’armée contre la réforme de la justice de Nétanyahou et sa coalition d’extrême droite ne faiblit pas depuis 8 mois. Pratiquement un Israélien sur deux est descendu dans la rue. Mais une bonne partie d’entre eux s’accommodait de la colonisation des territoires palestiniens ou de la loi « Israël, État-nation du peuple juif » (2018) qui instaure un régime d’apartheid.
Aujourd’hui, les manifestants interrogent le caractère démocratique d’un État qui colonise la terre d’un autre peuple. S’il est encore tôt pour apprécier cette évolution, elle marque un tournant. Elle ne se limite pas aux progressistes israéliens. Tamir Pardo, ancien dirigeant du Mossad, publie une tribune avec l’aval des « commandants pour la sécurité d’Israël », qui rassemble plus de 540 officiers supérieurs et directeurs des services de sécurité : « chaque jour rapproche un peu plus Israël de la fin du rêve sioniste » … « Il y a un État d’apartheid ici » … «Si l’État des juifs n’a pas de limites, il n’a pas de frontières et risque la destruction. ». Voilà qui rejoint la pétition de 2 300 signataires – universitaires, intellectuels, artistes, rabbins, citoyens – adressée à la communauté juive des États-Unis : « il existe un lien direct entre les attaques récentes contre la justice et l’occupation illégale et violente de millions de Palestiniens […] qui sont privés de presque tous les droits fondamentaux, y compris ceux de voter et de protester… Sans droits égaux pour tous… il y a un danger de dictature ». Pour la première fois les manifestants organisent des actions au cœur même des territoires occupés.
Josiane Zarka
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