Dans cet ouvrage, Léopold Lambert décrit les rouages répressifs, racistes, classistes, militaristes, du colonialisme à travers trois périodes : la révolution algérienne (1954-1962), l’insurrection kanak (1984-1988), le soulèvement des quartiers populaires en France (2005). La situation contemporaine, avec les états d’urgence subis depuis 2015, prolonge la réflexion.
Le continuum est évident ; sur le plan de la politique de l’État français colonial tout d’abord ; il se manifeste aussi à travers de nombreuses citations de discours ou notes, dont le fondement, voire la forme, persiste par-delà les années et la géographie ; on remarque également comment nombre de politicien∙nes, de militaires, et de haut-fonctionnaires semblent spécialistes du traitement colonial, tant on les retrouve sur les différents dossiers.
Comme indiqué en 4ème de couverture, l’auteur narre « les camps de regroupement en Algérie, la ville blanche de Nouméa, les commissariats des banlieues françaises, la Casbah d’Alger, les tribus kanak ou encore les bidonvilles de Nanterre. » A l’heure du scandaleux referendum en Kanaky, des révoltes et de la répression d’État en Guadeloupe et Martinique, du racisme en course pour l’Elysée, voilà un livre bien utile, bien documenté et agréable à lire. Aux, forts intéressantes, éditons Premiers matins de novembre.
Etats d’urgence. Une histoire spatiale du continuum colonial français
Léopold Lambert
Editions Premiers matins de novembre
18 €
CM
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