Derrière ce titre intrigant, l’auteure laisse planer une incertaine interrogation : faut-il aimer ? Ou me laisser tranquille ?
Ce court ouvrage, une « novella » déroule le dialogue entre Quin, qui se confesse et Margot, sa meilleure amie. Une écriture agréable pour un sujet complexe et parfois lourd. Leurs doutes, leurs incertitudes, leurs hésitations, entre désirs et possibles livrent une narration ambiguë.
L’homme est d’un quotidien agréable, sympathique, original, vaguement charmeur… Ce professionnel réputé et reconnu est profondément amoureux de sa femme et chouchoute sa fille de 6 ans. Rigolo, taquin, généreux, cet homme curieux fait montre d’une empathie qui le pousse parfois à certains gestes « osés » envers les femmes, à titiller autant par provocation que par jeu, histoire d’éprouver sa mâle séduction.
On lira dans cette espèce de flirt un échos certain aux comportements que dénonce #Metoo. Juste un peu de lubricité ? Du cordial ? « Des histoires, rien que des histoires, tout ça. Personne n’est fait pour la vie, et c’est pour ça qu’on invente des histoires ».
Le licenciement de Quin sonnera la fin de cette séquence. Non sans lever les ambiguïtés d’un ouvrage qu’on lira avec la distance qu’imposent les zones grises du flirt et du « consentement », en ligne directe d’une actualité qu’on voudrait éradiquée.
Patrick Vassallo
Faites moi plaisir, Mary Gaitskill, 2020, 108 pages, Éditions de l’Olivier.
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