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Capitalisme, libéralisme, néolibéralisme, les mots sont importants

Cet article fait partie du dossier “Démocratie VS guerre sociale”. Les autres éléments de ce dossier sont à lire sur ce site :


La table ronde évoque souvent  capitalisme, libéralisme, néolibéralisme. Le capitalisme est un système économique et un mode de production qui prend son essor au 16ème siècle avec le développement des échanges économiques et le début de la colonisation par les Espagnols et les Portugais. A la fin du 18ème siècle un économiste écossais Adam Smith pense que le marché peut se réguler tout seul (la fameuse main invisible) et que l’État ne doit intervenir que pour les fonctions régaliennes (Armée, justice, police). Au cours du 19ème siècle et jusqu’au milieu du 20ème siècle se développe une doctrine économique et politique appelée le libéralisme. Donc toute une bataille politique et idéologique s’installe entre la droite et la gauche sur le rôle de l’État. Dans le même temps Marx et Engels théorisent sur le communisme et le dépérissement de l’État[1]. Mais à gauche on pense que l’État peut avoir un rôle protecteur avec des grandes nuances notamment au moment de la commune de Paris. Après la grave crise économique de 1929, les grands pays occidentaux sont amenés à repenser le rôle de l’État et à remettre en cause l’idéologie du « laisser-faire ». Les nouveaux rapports de force conduisent sous l’impulsion de Keynes à faire en sorte que l’État se positionne dans un équilibre entre les intérêts du monde du travail et du Capital. C’est « l’État social ». Mais les thuriféraires de l’ordre capitaliste n’ont jamais accepté ces choix. Dès le début des années 40 ils se sont organisés (société du Mont Pèlerin) pour reprendre la main. Le néolibéralisme est une doctrine qui considère que l’État doit être au service exclusif du capital. Dès le début des années 60 les néolibéraux ont tenté de remettre en cause ce qui avait été gagné par le monde du travail (protection sociale, code du travail, droits sociaux etc…). Leur première victoire a été marquée par l’arrivée au pouvoir de Reagan et Thatcher. Les économistes keynésiens puis la social-démocratie leur ont emboîté le pas. En France le dernier acte  en date est l’élection d’Emmanuel Macron.

Daniel ROME


[1]                              Marx « L’idéologie allemande » et l’anti Dühring

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1 réflexion sur “Capitalisme, libéralisme, néolibéralisme, les mots sont importants”

  1. Mouréreau Michel

    je crois qu’il faut revenir aux classiques: à la ” La Critique du Programme de Gotha” (1875) et apprécier la férocité avec le laquelle K. Marx taille en rondelles le contenu du Programme politique de la Social-Démocratie allemande qui réclamait (de mémoire) : “la gratuité de l’enseignement et l’obligation scolaire, la gratuité des soins médicaux etc…”. Pourquoi ce rappel? Parce que destiné à faire pièce à l’Etat impérial Bismarckien, ce Programme se situait dans la perspective d’une prise du pouvoir d’Etat par la SD allemande alors dominante en Europe. La question de l’Etat-Providence (divinisé comme le Marché peut l’être par Macron et les “néo”(?) libéraux)est bien antérieure à Keynes. J’ai, trouvé une édition du livre de J-M Keynes datée de 1941 et parue à Paris. Il est devenu impossible de trouver une édition de 1930 parue à Berlin en 1930 et dont la préface signée de J-M K préciserait que ses propositions exigeraient un Etat puissant pour être mises en application! Même si cette édition est devenue introuvable, il apparaît que la démarche de J-M K est bien de “conservation” du Capitalisme et de son aménagement dans le contexte des menaces de 1917 et des Soviets, menace réactivée par la crise de 29, comme celle d’aujourd’hui. Reste qu’il nous faut sortir de ce schéma pour poser la question du Communisme et de l’An-archie, avancée par la Commune en Mars 1871. l’Etat étant ramené à son simple rôle d’organisateur de la distribution (d’où la gratuité) de la richesse sociale créée par le Travail.

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