Sous ce titre provocateur, le sociologue Maxime Quijoux nous décrit le processus de reprise en Scop d’Helio-Corbeil, entreprise d’héliogravure dans l’Essonne. Dans le contexte d’une forte qualification des salariés, le syndicat CGT a toujours été omniprésent dans l’entreprise. Le long déclin de l’industrie graphique le conduit à réviser de fond en comble sa stratégie suite à l’échec d’une grève en 1998. Sur fond d’une baisse continue des effectifs, les syndicalistes comprennent vite qu’ils ont tout intérêt à prendre leur destin en main plutôt que de laisser faire des actionnaires en mal de valorisation boursière. Refusant d’assister à la fermeture inéluctable de l’entreprise, ils réussiront – avec l’appui du député-maire de Corbeil, Serge Dassault, inédit ! – à reprendre l’entreprise sous forme de Scop. Maxime Quijoux a passé plusieurs mois dans l’entreprise et nous plonge dans les secrets et les non-dits de cette reprise où le rôle de la section syndicale a été essentiel. Si cette histoire semble défier la chronique, l’objectif ultime du syndicalisme n’est-il pas de s’affranchir du patronat ?
Benoit Borrits
Adieux au patronat. Lutte et gestion ouvrières dans une usine reprise en coopérative.
Maxime Quijoux, Editions du Croquant, 2018, (20,00€ )
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