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Islamo-gauchiste ou raciste ?

Islamo-gauchiste, écoterroriste, activiste,… des mots qui raisonnent comme des insultes pour certains, des mots justes pour d’autres. Des mots, des expressions qui choquent, des mots qui provoquent. Est-ce qu’il faut être choqué, indigné,… Ou assumer ?

C’est Aimé Césaire qui a introduit la notion de négritude qu’il définissait ainsi : « La Négritude est la simple reconnaissance du fait d’être noir, et l’acceptation de ce fait, de notre destin de noir, de notre histoire et de notre culture. » (Liberté 3, pp. 269-270.) En effet, “nègre, négro”, ne veut simplement dire que, “noir”, en Castillan. Noir, nègre, négro sont des expressions utilisées par des colons, par des racistes par rapport à une communauté, une culture.

Qu’est ce qu’un Islamo-gauchiste, écoterroriste, activiste,… Qui emploie ces mots là ?

Etre Islamo-gauchiste, ce serait être de gauche et ne pas être islamophobe… C’est  Lénine, en 1920, qui a utilisé la première fois ce vocable. Il poursuivait même en disant que les gauchistes étaient atteints d’une  maladie infantile. Comme les conseils ouvriers en Allemagne, en Autriche.

Etre islamiste, ce serait défendre le peuple palestinien qui se fait massacrer par un pouvoir en place d’extrême droite.

Etre islamiste, ce serait donc être internationaliste, c’est-à-dire laisser à chaque peuple le droit à son auto-détermination.

Etre islamo-gauchiste, ce serait défendre les migrants qui fuient les guerres ou le dérèglement climatique.

Les écoterroristes seraient des activistes écologistes qui luttent contre les effets néfastes du productivisme, de la pollution qui entrainent un dérèglement climatique et ses effets néfastes sur la santé.

Dire que les écoterroristes utilisent la violence pour lutter, c’est oublier la violence des exploiteurs qui tuent la population en augmentant la pollution. C’est oublier les dirigeants politiques qui tuent de par les lois qu’ils font voter, comme le retour des pesticides ou le maintien de la chlordécone dans les plantations de bananes, dans les Antilles. Et c’est oublier les violences des forces répressives qui meurtrissent, mutilent et tuent.

En résumé, un islamo-gauchiste qui pourrait être traité également d’écoterroriste, serait donc une femme ou un homme qui ne s’oppose à aucune religion, soutient des peuples opprimés, s’oppose à des états colonisateurs, soutient des sans-papiers mineurs ou majeurs, prône une réduction des gaz à effet de serre, s’oppose à l’ industrie agro-alimentaire qui entraine de la souffrance animale et la pollution de la planète.

Un point commun entre l’islamo-gauchiste et l’écoterroriste, il est anticapitaliste.

Il peut être anarchiste, anti-fa, trotskyste, communiste libertaire.

Parler d’islamo-gauchiste d’un activiste, d’un syndicaliste, c’est aussi vouloir barrer la route à une personne qui se pose des questions et qui voudrait par exemple, rejoindre la cause palestinienne. Non seulement, il serait « labélisé » islamo-gauchiste mais il pourrait être qualifié d’antisémite.

Mais qui sont ceux qui emploient ces mots d’islamo-gauchiste, écoterroriste ?

Les capitalistes, bien sûr et ceux qui les soutiennent !!!

Ceux qui veulent plus de prisons et prisonniers, moins d’immigration. Ceux qui sont contre « le voile ». Ceux qui sont aux ordres des milliardaires et politiciens corrompus. Ceux qui soutiennent  des pédo-criminels,  des violeurs. Ceux qui défilent sous la bannière de drapeaux nazis,…

Comment les définir si ce n’est que par ces mots: corrompus, racistes, fascistes ?

Est-ce que les islamo-gauchistes, les écoterroristes ne demandent pas un meilleur partage des richesses pendant que  d’autres considèrent que l’on a besoin des « très riches » pour qu’ils puissent donner aux pauvres ?

Comment définir ceux qui pensent qu’une autre politique est possible, qu’un autre monde est possible, pendant que d’autres pensent qu’il n’y a pas d’alternative au capitalisme et que c’est « l’économie » qui gouverne ?

La lutte des classes continue d’exister…

En 2008, Hollande, parlant des personnes qui participent à une inauguration en Corrèze,  les traite de « pauvres », « sans dents ».

En 2017, lors de l’inauguration d’une gare, face à un public d’entrepreneurs, Macron tient ces propos : « Une gare, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien. Parce que c’est un lieu où on passe. Parce que c’est un lieu qu’on partage »      

En juin 2018, toujours Macron, à l’occasion d’un entretien informel avec ses conseillers, il exulte et déclare : « La politique sociale, regardez : on met un pognon de dingue dans des minima sociaux, les gens ils sont quand même pauvres. On n’en sort pas. Les gens qui naissent pauvres, ils restent pauvres. Ceux qui tombent pauvres, ils restent pauvres. On doit avoir un truc qui permette aux gens de s’en sortir. » En octobre de la même année, le conseil d’Etat en rejetant le recours du collectif « Vive l’APL », scelle la baisse de l’APL de 5,00 €.

En 2024, Gabriel   Attal, ancien Premier ministre, et le pédopsychiatre Marcel Rufo alertent sur les dangers du numérique et prônent  un état d’urgence contre les écrans. Si les nantis peuvent remplacer des heures passées devant les écrans à faire du tennis ou de l’équitation que peuvent faire les « pauvres » dans les cités ?

Ces exemples de déclarations  sont à destination des personnes qui les soutiennent ou qui pourraient les soutenir, c’est-à-dire les capitalistes, les entrepreneurs. Ce ne sont pas des déclarations destinées à l’ensemble de la population, même si les médias les repassent en boucle.

Ce que veulent démontrer ces déclarants, c’est qu’ils assument ce qu’ils font et le disent bien fort. Il ne s’agit pas d’erreur de langage ou de bavure mais de déclaration d’amour ou de promesses à « leurs » soutiens.

Alors comme  Aimé Césaire assumait d’être nègre, assumons d’être écoterroriste, activiste, islamo-gauchiste.

De toute façon, quoique l’on dise, quoique l’on fasse, Franz Fanon déclarait au premier congrès des écrivains noirs du 29 septembre 1956 :

« La réalité est qu’un pays colonial est un pays raciste. Si en Angleterre ou en Belgique, ou en France, en dépit des principes démocratiques affirmés par ces nations respectives, il se trouve encore des racistes, ce sont ces racistes qui, contre l’ensemble du pays, ont raison.  Il n’est pas possible d’asservir des hommes sans logiquement les intérioriser de part en part. Et le racisme n’est que l’explicitation émotionnelle, affective et parfois intellectuelle de cette intériorisation antérieure. » (https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-nuits-de-france-culture/frantz-fanon-il-n-est-pas-possible-d-asservir-des-hommes-sans-les-inferioriser-le-racisme-n-est-que-l-explicitation-emotionnelle-affective-et-parfois-intellectuelle-de-cette-interiorisation-anterieure-4365316)

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