La Grèce est sur des charbons ardents. Cela va au-delà de ce que l’on appelle traditionnellement « mouvements sociaux ». Se retrouvent : chômeur/ses, salarié/es, soignant/es, enseignant/es, féministes, retraité/es, écologistes, sans papiers, mouvement étudiant, altermondialistes, éléments en quête de radicalité, libertaires et tant d’autres inclassables dans ce type de liste. Une catastrophe ferroviaire (57 morts) est devenue le symbole des vies gâchées par une austérité brutale en matière d’équipements, de manque de personnel mais aussi de salaires, de santé. Même dynamique qu’en Serbie après l’effondrement d’une gare. Symboles d’une politique qui sacrifie les services publics, privatise les bénéfices (privatisation des ports !) et nationalise ce qui coûte. D’où ce cri : « vous comptez vos bénéfices et nous, nous comptons nos vies ». S’ajoutent le mépris des gouvernants – « beaucoup de bruit alors qu’il y a tant de chose à régler dans le monde » -, la corruption, la volonté d’étouffer les pratiques autogestionnaires. Bonjour à la lutte des classes.
Comme partout, l’amère déception causée par une gauche pusillanime épargnant le capital a ouvert la porte à une droite dure sous influence d’extrême-droite. Notons cependant que pour celles et ceux qui ne s’enferment pas dans le système institutionnel, la mobilisation populaire peut devenir la création d’une communauté. Classe en formation. Et n’y aurait-il que le capitalisme à pouvoir se mondialiser ou l’anticapitalisme et la quête de solutions ne deviennent-ils pas un trait commun à bien des peuples ?
Pierre Zarka
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