La fin du printemps a vu se déployer en France et dans le monde une offensive sans précédent contre les quelques dispositions et accords écologiques. Certes la technobureaucratie a sa part de responsabilité dans le rejet de certaines mesures, faute d’avoir envisagé des accompagnements sociaux essentiels. Vitaux pour beaucoup. Bérets rouges, gilets jaunes , Sainte-Soline … : Du rififi « wokiste » négligeable !
De Trump à l’Inde, s’insinue la tentation « demain le déluge », sonnez et trébuchez de suite.
Les nombreux chantiers de « simplification » lancés ces dernières années par les gouvernements successifs, contiennent-ils des règles plus simples et donc normalement mieux comprises ?
L’épisode de la ZFE, parmi d’autres , est significatif. Un constat évident. On ne peut plus continuer à polluer l’espace urbain et produire à fond la caisse des particules fines. Probablement le règne de la voiture (individuelle) va à sa fin. Forcément la réponse : on sanctionne, on interdit, débrouillez-vous, manants/tes, provoque de multiples résistances. Faute d’imaginer un autre avenir collectif, une autre fabrique de la ville, comme des ruralités, la grogne monte au point de menacer d’être un thème des prochaines municipales dans les métropoles. Une bonne idée (moins ou zéro voiture) devient un piège à fumées. On n’y voit plus goutte sur l’avenir de nos cités ; ou plus exactement de leurs mobilités.
Force est de constater qu’au fil du temps ces réformes se traduisent par une régression continue du droit de l’environnement. « Simplification » est devenu un euphémisme poli pour « dérégulation » et « régression du droit de l’environnement ». Expériences sans bilan, mesures sans études d’impact, réactions au grès de « l’opinion ». Tout ceci provoque une action publique illisible, un laxisme général vis-à-vis des initiatives privées (n’est-ce pas Total Energie ?!). Quel est le résultat de ces réformes ? Dogme du moins d’État et de la « liberté » la simplification ne fait l’objet d’aucune évaluation, pas plus que le gain de compétitivité réel qu’elle est censée favoriser.
Imposée à la hussarde, par décrets ou cavaliers législatifs, niant le débat public (comme la Convention Citoyenne pour l’environnement), ces différentes régressions créent au contraire un droit complexifié et illisible. Au plan international, déjà malmenés et ridiculisés, les protocoles de Kyoto et autres « accords » finissent à la décharge.
A l’irresponsabilité des classes dominantes, les logorrhées climato-sceptiques et obscurantistes appellent une mobilisation populaire. Partout. On ne pourra compter que sur nous-mêmes pour nous en sortir.
Patrick Vassallo
Le rapport de la FNE : https://fne.asso.fr/publications/simplification-mon-oeil-rapport
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