S’émanciper par le partage et la coopération : le sous-titre résume bien l’ambition de ce livre, facile à lire, organisé autour de 3 axes : une relecture de l’histoire de notre époque, une série d’analyses notamment économiques, des propositions pour une autre politique. En insistant sur la force du récit pour « faire alternative », l’auteur met le doigt sur la bataille des idées qu’il reste à mener… et à gagner sur des « valeurs », des fondamentaux aptes à dire, dépasser et « solutionner » détresses et souffrances sociales, physiques et autres solitudes.
La critique du libéralisme est vive quant à sa « fable politique », au service des ultra riches qu’un état coercitif encourage, là où les services publics font identité et communauté. La caducité du (néo)keynésianisme est soulignée, les thèses d’Arendt sur le fascisme remises en mémoire. La démonstration est limpide : le productivisme mène la planète à l’épuisement, à l’incapacité de régénérer des cycles de vie.
Quelle démocratie mondiale promouvoir ? Faut-il améliorer la démocratie représentative ? relocaliser les lieux de pouvoirs ? La « politique d’appartenance » peut-elle faire alternative à la « politique d’aliénation » ?
Cette lecture documentée stimule notre réflexion pour réussir à renverser la table. Peut-il y avoir appropriation (populaire) sans construire d’autres modes de production et d’autres rapports entre les peuples ?
Patrick Vassallo
Georges Monbiot, reconstruire sur les ruines du capitalisme, Actes sud, 2021, 229 p., 21 €
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