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Les villes indivisibles

Superbe hommage de haute-fidélité inventive pour les 50 ans du livre emblématique d’Italo Calvino “Les villes invisibles”, lecture impérative pour qui s’intéresse aux villes comme la quintessence des artefacts anthropiques dans toutes leurs riches contradictions. Dans ce dialogue fictif et enchanteur Marco Polo décrit, pour éveiller la curiosité de Kublai Khan repu du vaste monde conquis, 55 villes imaginaires qu’il a pu visiter, 5 villes différentes pour 11 thèmes : les villes et les mémoires, les désirs, les signes, les échanges, les formes, les noms, les morts et le ciel, les villes subtiles, cachées et ininterrompues.

En écho les membres de l’OUvroir de LIttérature POtentiel (OULIPO) ont imaginé le récit que fait l’aviatrice Amélie Earhart, pour égayer la vie du richissime magnat de la presse W. R. Hearst revenu de tout, des villes visitées lors de ses aventures. Organisé similairement, 5 villes et 11 thèmes, le texte décrit les villes et le mouvement, les frontières, l’eau, le travail, les fantômes, les villes hostiles, sanctuaires, malades, biologiques, connectées et circulaires. Ces thèmes déclinent 4 chapitres issus des enjeux des “chemins de la transition” décrits par le GIEC : l’utilisation de la terre, l’industrie, l’inclusivité et les systèmes naturels ; et une ouverts aux propositions inclassables. Moins poétiques, parfois plus experts, toujours aussi ludiques, les textes déploient avec une grande justesse les défis contemporains d’un monde majoritairement urbain.

Makan Rafatdjou

Les villes indivisibles, OULIPO, Éditions NOUS, 189 p., 2024, 22 euros.
Les villes invisibles, Italo Calvino, Éditions Gallimard Folio, 225 p., nouvelle traduction 2019, 8,30 euros.

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