Il était une fois une plage atlantique

Voyager ce sont des rencontres inattendues. Lors d’un voyage à Lisbonne j’ai découvert Sophia de Mello Breyner Andresen née en 1919 et décédée en juillet 2004 à Porto. Elle est l’une des plus importantes poétesses portugaises du 20^ème siècle. Elle a reçu le prix Camoes en 1999. En guise de mise en bouche voici quelques vers :

Il était venu dans le Sud
En des jardins colorants
En des noires et lumineuses nuits
Poursuivant tel un tigre sa propre faim
Il encerclait le silence
Et fougueux il convoquait
Le poème écrit pour habiter sa vie

Très vite j’ai été subjugué par son écriture, fluide, limpide. Une poésie impliquée dans les bouleversements de la vie politique portugaise. Elle atteint au fil du temps une qualité d’écriture épurée remarquable. Pour conclure elle déclarait en mai 1975 lors du 1^er congrès des écrivains portugais : « Nous savons que la vie n’est pas une chose et la poésie une autre. Nous savons que la politique n’est pas une chose et la poésie une autre. Nous rejetons donc l’usage bourgeois de la culture qui sépare le cerveau de la main. Qui sépare le travailleur intellectuel du travailleur manuel. Qui sépare l’homme de lui-même, des autres et de la vie. Et parce que désaliéner, conquérir la plénitude de chaque homme est le but radical de toute politique révolutionnaire ».

Une poétesse à découvrir ou redécouvrir

Daniel Rome

Il était une fois une plage atlantique, Sophia de Mello Breyner,  Éditions du Canoë, Juin 2021, 48 pages, 10 euros