ne pas oublier le peuple en chemin!
Tout faire pour barrer la route du pouvoir au RN : oui, absolument! Tout, mais pas n’importe quoi! C’est l’honneur des forces de progrès d’avoir toujours agi en ce sens. On ne peut en dire autant de l’ensemble des forces politiques! Les refus honteux de désistement de certains en sont la preuve. Mais, dans l’hypothèse impérative et bien incertaine que ce soit le cas, la question redoutable et périlleuse c’est que faire après? De multiples scenarii sont possibles. Mais il n’y a qu’une seule question stratégique fondamentale : comment non seulement obérer durablement la route au RN, mais combattre efficacement son emprise idéologique et l’éradiquer du champ des possibles politiques? Le NFP, est un grand pas fait dans l’urgence. Il est même probable que sans cette urgence il n’existerait pas! Mais c’est encore un agglomérat en devenir, à conforter, à élargir, à déployer. L’hypothèse la plus souhaitable mais pas très probable est celle d’un NFP en capacité de constituer une majorité d’actions rapides et de mesures de rupture. Mais la pire des hypothèses, écartée celle du RN, serait sa participation dans une majorité fourre-tout de non-RN. D’un tel conglomérat par nature il ne sortira aucune réorientation politique forte, et il apparaîtra même comme un pur artifice politicien de préservation d’un système à bout de souffle face aux colères et souffrances accumulées qui se sont massivement exprimées dans l’abstention, le rejet de l’autre ou l’espoir d’un autre avenir en commun. Ce serait-là ouvrir les portes du pouvoir au RN lors de toutes les échéances électorales à venir sans aucune contention possible (nouvelles législatives, municipales, présidentielles).
Au soir du 7 juillet, dans le cas d’une majorité nauséabonde qui risque de clore le cycle historique ouvert en 1789, doit s’engager partout une organisation durable, unitaire et frontale d’une résistance de désobéissance. Dans tout autre cas, y compris dans le cadre d’une bonne majorité surprise, le principal objectif du NFP, ne peut consister qu’à travailler d’arrache-pied à une résistance créatrice : se transformer en une véritable alliance la plus large possible des forces citoyennes et sociales, organisations et associations mobilisables dans la durée en vue de clore le cycle obsolète de la démocratie représentative de dépossession citoyenne par une véritable alternative politique et sociétale,
Ce qui est advenu n’est pas tombé du ciel, mais s’est constitué durant au moins quatre décennies. Il oblige chaque individu, collectif, association, organisation, de s’interroger à son niveau sur sa responsabilité propre, ce qu’il n’a pas fait, n’a pas su, pu, ou voulu faire, ce qu’il a mal fait, ce qu’il a laissé faire…! Mais il nous oblige infiniment plus à surtout ne pas recommencer les mêmes erreurs, ne pas se nourrir de nouvelles illusions, et ne pas se tromper d’objectif : combattre le RN, c’est combattre le système qui l’a fait naître et grandir, un capitalisme planétaire devenu viral et mortifère, un néolibéralisme brutalisant toute la société et tous les rapports sociaux. On ne pourra sauver durablement la République que par une démocratie réinventée, déployant pleinement et sans entrave son sens premier : le pouvoir du peuple se constituant ainsi par une intelligence et un agir collectifs sources de nouveaux communs, d’autonomies individuelles, de solidarités collectives, d’émancipations sociales, de bifurcations écologiques, de soins et réparations vitales.
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