Notes d'actu.

Notre récit d’un monde en mouvement.

Désister, résister, mais encore?

            Dès le soir du 1er tour, le score du RHaine a suscité prises de position et débats qui pour l’essentiel ont abouti au retrait de candidat·e·s, NFP ou macronistes, dont le maintien pouvait favoriser l’élection de l’extrême droite.

            Notons que la notion de front républicain, parfois démocrate, a, à l’occasion changé de nature : oublié l’arc « républicain » allant de la droite modérée à la gauche hors FI. Malgré quelques (rares) réticences, la hantise d’une majorité absolue d’extrême droite à l’Assemblée a déporté le débat. Les diatribes anti gauchistes (le terme a fait un retour notable ces dernières semaines) se sont éteintes. République et démocratie se sont refaites une virginité sémantique, le temps au moins du 2d tour. Les quartiers populaires n’ont pas encore goûté cette nouvelle mouture. Les zones périrurales non plus. On verra ce qu’il en reste après les jeux olympiques et paralympiques…

            Effet paradoxal (?), ces retraits et désistements ont élargi la disparition de candidatures macroniennes, en particulier de députés sortants, battu·e·s Ainsi Vignal, député pourtant implanté à Montpellier, victime de la sanction anti Macron.

            Ce mouvement de retraits/désistement a là aussi confirmé la force du mouvement du peuple de gauche : plusieurs milliers de signatures et de nombreux textos et courriels ont ainsi poussé Miralés (secrétaire d’Etat aux anciens combattants) à jeter l’éponge.   

            Il sera intéressant de regarder le score de celles et ceux qui se sont maintenus bien qu’arrivés 3emes.

            Trois autres effets collatéraux : la fracture semble irrémédiable entre les LR ralliés avec Ciotti au RN et leurs anciens comparses. La fermeté antifasciste de Xavier Bertrand et consorts laisse une marge étroite à Wauquiez et à ses amis ultra réacs. Et la macronie s’est sévèrement lézardée sur le sujet.

            On ne peut que se féliciter de ce « sursaut », de l’ampleur de ce réflexe anti RN. Sans doute permettra-t-il une composition plus équilibrée de l’Assemblée nationale (on verra dimanche soir). Mais un point reste indéniable : il faut au peuple de gauche maintenir et pérenniser sa pression. Mieux même, s’imposer comme déterminant dans des choix électoraux comme dans la vie tout entière.

Patrick Vassallo

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