Analyser la situation politique en France ou dans le monde est une gageure : une partie des gens ressent colère et impuissance face au rouleau compresseur néolibéral teinté de néofascisme, avec le sentiment que quoi qu’ils fassent, rien ne pourra arrêter la machine infernale.
Censure, interdiction de manifester, convocation de militant·es et d’élu·es se succèdent. Est-ce un signe de force ? Des résistances à cette politique s’expriment un peu partout en Europe et dans le monde, ce qui provoque quelques failles : résolution du Conseil de sécurité pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza, vote favorable de la France au conseil de sécurité de l’ONU pour l’admission de la Palestine comme État membre de plein droit de l’ONU, inscription de l’IVG dans la constitution, législation européenne qui renforce les droits des travailleurs des plateformes numériques et, plus récemment, le rejet du CETA, l’accord de libre-échange, par le Sénat. Macron évite le même déboire en refusant le débat à l’Assemblée.
Sans parler de ce sondage qui nous dit que 84 % des gens sont pour taxer les super-profits et les impôts des plus riches. La réalité est crue : le pouvoir macronien n’a plus de majorité sociale dans le pays – en témoigne la force du mouvement contre la réforme des retraites – mais il n’a pas non plus de majorité politique – en témoignent les recours permanents aux 49-3 qui font du non-respect d’institutions, pourtant sur mesure, une véritable fuite en avant.
La situation est contrastée avec un pouvoir qui navigue à vue comme lors de la récente crise agricole. Ils n’assument pas ce qu’ils sont et lorsqu’ils sont en difficulté, ils choisissent l’épreuve de force et l’entrave démocratique, comme lors du mouvement des Gilets Jaunes ou devant Sainte-Soline aujourd’hui. On pourrait penser, au premier abord, que le rapport de force est en faveur du Capital, mais une analyse plus fine montre que les choses ne sont pas si simples.
Rien n’est écrit à l’avance… de plus en plus de gens exigent d’être décideurs des choix qui sont faits en leur nom. Même à bas bruit, grandit l’idée d’être « un peuple souverain » pour reprendre une expression de Michèle Riot Sarcey.
La jeunesse se mobilise dans des mouvements comme Les Soulèvements de la Terre ou d’autres mouvements davantage centrés sur une question comme les bassines ou les projets autoroutiers destructeurs d’environnement. Grandit aussi au plan international l’exigence d’autres choix pour le peuple palestinien et l’arrêt immédiat des bombardements dans la bande de Gaza. Loin de faire preuve d’angélisme, le comité de rédaction de Cerises invite à une lecture plus dialectique de la situation politique et économique pour scruter ce qui pousse à oser braver cette autorité défaillante.
Le comité de rédaction
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