Notes d'actu.

Notre récit d’un monde en mouvement.

Encore un effort Mesdames et Messieurs les chefs d’établissement…

Le 13 février dernier, devant le rectorat de Nantes, eut lieu un événement remarquable dans le monde de l’éducation : une manifestation de cent cinquante chefs d’établissement, aussi appelés CDE dans le jargon de l’Education Nationale, en réaction à la réforme dite du « choc des savoirs » – réforme au nom épique, dont les effluves de Titanomachie en carton cachent mal l’odeur de purin. 

Les profs, tout le monde sait qu’ils manifestent, bien-sûr : « Toujours en grève ou en vacances ». Les CDE, c’est bien plus rare. On aurait donc tort de balayer l’information d’une main au prétexte de leur petit nombre. 

En 2019, c’était à Rennes que 200 CDE bretons s’étaient réunis. Ils dénonçaient alors une « gouvernance bavarde et verticale » dont le « management saturaient les calendriers d’échéances intenables ». 

Cette fois, l’argument revient : conditions de travail, absence de textes officiels sur la réforme, ordres passés par voie de presse. Mais surtout, ils dénoncent une perte des valeurs. Même les CDE ne savent plus pourquoi ils sont là…

Cette manifestation, c’est une sonnette d’alarme. Elle est symbolique d’une perte de repères, mais aussi d’un début d’insurrection de ceux qui, traditionnellement – et plus encore que tous les autres fonctionnaires – fonctionnent. 

Regrettons toutefois que malgré ce sursaut, les CDE continuent de préparer l’an prochain en respectant les contraintes, de présenter les DGH, de réfléchir, donc, à appliquer des consignes même vagues, même impossibles, même contestables. On échappe difficilement à la servitude volontaire.

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