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Pologne : barrage à la droite

Les femmes polonaises sont soulagées. Les Ukrainiens aussi et nous avec. La défaite du parti réactionnaire PIS, au pouvoir depuis 2015 lors des élections législatives, bien qu’arrivé en tête en nombre de voix, est une bonne nouvelle. Le taux de participation a atteint un niveau historique avec 74,25 %.  Le vote des femmes a été déterminant dans cette chute. Une coalition de trois partis d’opposition centristes pro-européens (la Coalition civique de Donald Tusk, les chrétiens-démocrates de la Troisième voie et une formation de centre gauche)  va pouvoir former une majorité pour accéder au pouvoir. Il est probable que cette nouvelle majorité annulera les réformes les plus anti-démocratiques commises par le PIS et la question du droit à l’avortement sera un des premiers tests de sa réelle volonté réformatrice. 

Lors de la campagne électorale, le PIS, sous la pression de la Confédération d’extrême droite (anti-ukrainien, 6,4 %) avait développé de violentes diatribes contre l’Ukraine, exploitant un rejet anti-immigrés (plus d’un million de réfugiés ukrainiens a été accueilli par la Pologne depuis le 24 février 2022) et un conflit commercial sur le blé ukrainien. Le PIS avait même annoncé ne pas vouloir honorer les contrats de livraison d’armes à l’Ukraine. Un tournant particulièrement inquiétant, car le PIS conserve encore des positions clés au Tribunal constitutionnel, à la Banque centrale ou même à la télévision publique, ce qui annonce  de violents affrontements politiques : et on peut s’inquiéter que la coalition centriste au pouvoir n’ait pas la force – ou la volonté – d’y faire face. 

Saluons enfin le résultat du parti Razem (gauche radicale démocratique) à 9%. Coup d’arrêt à la droite, mais pas pour autant marche en avant. Tout dépendra des mobilisations sociales.

Patrick Le Tréhondat

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