L’après Européennes voit surgir des appels à reconstruire une vraie gauche, à faire face à la montée de périls en ouvrant des perspectives transformatrices. On ne peut que partager cette volonté de sortir de l’impasse en se dégageant des esprits de boutiques.
Mais notons qu’il y a déjà eu de tels appels en 2002 quand Le Pen s’est hissé au 2ème tour de la Présidentielle, après la victoire du NON au TCE en 2005, en 2006, 2016…Que faire pour que cette fois soit la bonne ?
Pour donner corps à une dynamique nouvelle, commençons par le « que voulons-nous ? »
Que vaut la dénonciation des logiques libérales sans affronter les fondements du capitalisme ? Sans mesures concrètes qu’il ne peut récupérer et qui dessinent les contours d’une autre organisation de la société ? Les 40 dernières années nous font croire que le nécessaire est impossible. Osons dépasser les limites de ce que l’on nous dit être raisonnable.
Peut-on ignorer que les abstentions- qui, de plus en plus sont des actes de boycott et non de la passivité -, les Gilets Jaunes, révèlent combien est rejetée la confiscation des pouvoirs des citoyens par le pouvoir de représentation des partis et des leaders ? Le système représentatif est désormais obsolète. Obsolescence sur laquelle Macron et l’extrême-droite tentent une nouvelle bipolarisation.
Si on ne veut pas y être engloutis, pensons que le nouveau ne viendra pas des partis engoncés dans la course à la représentativité. Hiérarchisons nos priorités : Gilets jaunes, Nuits Debout, manifs sur le climat, mouvement des femmes, des migrants, des anti-racistes, et bien des luttes syndicales, ont démontré que la réserve de dynamique est dans l’accès aux responsabilités ouvert aux anonymes.
A juste titre, ces appels s’inquiètent de l’extrême droite. Mais la fascisation rampante du capitalisme ne se mesure-t-elle qu’aux élections ? La criminalisation de l’action revendicative avec l’A.N.I, la menace de supprimer le RSA à certains manifestants, la violence policière normalisée et même revendiquée, ce que révèle le procès des dirigeants de France Télécom quant aux méthodes patronales, en sont des étapes déjà franchies. Cela sans encore avoir eu à recourir à l’extrême-droite.
Le nouveau à construire, passe par tout mettre entre les mains des citoyen/es : l’élaboration et l’action qui la rende effective. On l’a déjà écrit mais maintenant c’est ça ou rien. Si on veut dépasser l’intention, c’est par là qu’il nous faut commencer.
Pierre Zarka
Bien d’accord, ma “vision perso” est dans le sillage du “Résister c’est créer”, de Lucie Aubrac , mais aujourd’hui, tout est contaminé par le virus “consumérisme et leadership”…Alors, il faut inventer un “moteur politique hybride” pour y échapper :
http://bolero2antipodes.centerblog.net/72-
Fraternellement