Horizons d'émancipations.

Une série de dossiers. pour mieux (se) comprendre.

Pas de paix sans justice sociale

Au mépris du droit international et du droit des peuples à l’autodétermination, l’heure est à la guerre à Gaza, au Soudan, en Ukraine et dans dautres régions du monde. Menées au nom de logiques dagression et dappropriation des ressources et des territoires, les guerres ont toujours les mêmes effets sur les populations : des cohortes de morts, de blessés, de veuves et dorphelins.

Rarement dans l’histoire moderne, l’exigence d’une paix juste et durable, passant par des cessez-le-feu immédiats pour mettre fin à tous les conflits, aura été aussi forte. Les meurtres de masse, à l’Est de l’Europe, au Moyen-Orient ou en Afrique doivent cesser au plus tôt. En France, le président Emmanuel Macron et le gouvernement Bayrou se servent de la situation internationale pour justifier des reculs sociaux. Le « conclave « sur les retraites ouvert par le premier ministre a été torpillé par ce dernier qui veut fermer la porte à une remise en cause des 64 ans pour `l’âge de départ en retraite au nom du « contexte international».

Une politique de réarmement massif, présentée comme absolument incontournable face à la montée en puissance de l’armée russe et à la politique de désengagement militaire américaine attendue en Europe, conduit le président et le gouvernement – pourtant dépourvu de majorité à l’Assemblée nationale – à envisager sérieusement de mener une politique de casse sociale dès cette année et dans les années à venir.

On parle déjà d’introduction de la capitalisation en matière de retraite, de démantèlement des services publics et d’une revue générale des dépenses de l’État, d’une remise en cause du niveau des dépenses sociales de toutes natures et des dépenses des collectivités locales qui jouent, bien souvent, le rôle d’amortisseur social …

Déjà, notre région, l’Île-de-France n’est pas épargnée par les mesures antisociales à travers le démantèlement des services publics (fermetures d’hôpitaux publics, de services et de centres municipaux de santé, détérioration des conditions de scolarité par un manque criant de moyens, baisse drastique des budgets pour l’aide à l’enfance ou ceux de la Culture …). 

Du côté de la Commission européenne, le constat est sans appel : les pays de l’UE doivent investir davantage, vite et mieux pour assurer leur défense. Ces orientations seraient financées grâce au plan « Réarme Europe » (Réarmer l’Europe), qui mobiliserait jusqu’à ‘800 milliards d’euros’ afin de renforcer les capacités de défense européennes d’ici à 2030. 

Qui va payer, au bout du compte, ces 800 milliards d’euros versés aux industriels de l’armement ? Comme toujours les populations les plus pauvres seront les premières visées à travers la réduction des budgets sociaux.

Le camp du progrès – celui des syndicats, des associations citoyennes, de la gauche politique – doit impérativement se rassembler et se mobiliser pour ne pas laisser les intérêts économiques, financiers et industriels imposer leurs choix à nos dirigeants d’abord et au pays tout entier ensuite.

Il y a là une véritable urgence car on sent bien du côté de nos gouvernants une volonté d’engager le pays, sans débat national public et préalable, sur la voie d’un réarmement massif extrêmement coûteux. Les budgets militaires annoncés se chiffrent en centaines de milliards d’euros. Le président Emmanuel Macron a évoqué devant les partis, réunis jeudi 20 février au matin à l’Élysée, l’idée de passer de 2,1% à 5% du PIB les dépenses militaires de la France. 

L’heure est donc au rassemblement et à la mobilisation pour la sauvegarde de notre modèle social (services publics et sécurité sociale dans toutes ses composantes) non seulement en contestant les choix annoncés par nos gouvernants mais aussi en élaborant collectivement, en France et en Europe, des réponses crédibles en matière de sécurité collective.

Ces réponses doivent être soutenables financièrement et respectueuses des impératifs sociaux et écologiques qui ne sauraient être mis au rebut au nom du réarmement. Si un tel programme peut paraître, aujourd’hui, incertain dans sa réalisation concrète, c’est le seul qui mérite d’être réellement exploré et approfondi car c’est le seul qui vise à respecter pleinement l’intérêt général des populations, notamment des populations les plus fragiles.

Loïc Daguzan
Représentant INDECOSA-CGT 
Auprès du Conseil national de la consommation
Président INDECOSA-CGT Paris

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