Le dossier du numéro d’Avril a consisté en une critique du capitalisme et son stade non-aménageable, il nous semble donc logique que dans le cadre de « nouveaux défis » nous explorions ce que pourrait être le post-capitalisme.
Au moment où une majorité de personnes ont -à juste titre- le sentiment que la société va dans le mur, n’est-il pas temps d’explorer comment des revendications, des souhaits, des aspirations qui ont souvent du mal à trouver leurs mots pour les rendre tangibles, n’est-il pas temps de chercher combien ces aspirations peuvent dessiner la perspective d’une autre société débarrassée du capitalisme et de l’ensemble des aliénations et dominations qu’il génère ou renforce ? N’est-ce pas cela que des mouvements comme les Gilets Jaunes ou pour la défense du système de retraite recherchaient confusément ? Mais ce moment est aussi fait de l’idée que vivre autre chose relèverait de l’impossible. D’où le caractère trop souvent éparse des luttes qui ont du mal à dégager du commun. Or oser interroger comment pourrait fonctionner une société fondée sur le développement humain et non sur la course financière aiderait à donner leur sens aux luttes concrètes et à redéfinir la politique.
En nous appuyant sur des expériences concrètes et afin de ne pas être trop abstraits, flous, ni de faire un catalogue, nous proposons de nous concentrer sur une autre vision du travail, du pouvoir d’achat, du mode de vie, des services publics et de la démocratie. Comment la part nouvelle d’humanité que l’on pourrait dégager de ces éléments mis ensemble pourrait commencer à dessiner les nouvelles cohérences d’une société plus efficace pour assurer la réalisation de soi, une vie en commun émancipatrice et de nouveaux communs écologiquement vertueux? Dit autrement, le seul intérêt de faire société n’est-il pas le développement de chacun/e à partir de la réponse à ses besoins- ses vrais besoins ?
Enfin, nous ne sommes pas le seul pays à tenter d’aller vers de tels objectifs. N’y a-t-il pas déjà des convergences nouvelles à partir des expériences singulières en cours des peuples ? Ne devrions-nous pas saisir ces opportunités pour nourrir ce processus ?
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