La coopérative de débats.

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Soutien à Michèle Riot-Sarcey

Nous reproduisons ici une lettre de notre amie Michèle-Sarcey que nous avons souvent rencontrée en des situations diverses “en ville” ou sur notre site. Toute notre amitié. La rédaction

Chers Amis, 

Nous avons pensé naïvement que nos accusateurs renonceraient. Sans doute à tort. Le procès insensé aura bien lieu le 16 octobre prochain. D’ici là nous lançons un comité de soutien afin de maintenir une pression nécessaire en cette période nauséabonde. Merci de vos encouragements et de votre fidélité à une cause si importante aujourd’hui. Bien amicalement. Michèle

Soutien au Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire (CVUH) et aux deux collègues abusivement mises en cause

Soutien au CVUH et aux deux collègues abusivement mises en cause et entraînées dans un procès dans le but de faire valoir une cause douteuse, laquelle, à défaut de faire voir les réalités d’hier, aussi noires soient-elles, tente d’instrumentaliser la justice sous couvert de diffamation. Or, quand le ressentiment et le rapport de force l’emportent sur la raison critique, l’humanisme n’est plus de mise. 

Malgré l’évidence des travaux historiques, malgré la vérité mise au jour, certains historiens s’obstinent à remettre en question l’immense responsabilité du gouvernement de Vichy dans la déportation des juifs, français ou pas. Exerçant sa vigilance, le CVUH (fondé en 2005) a publié sur son site un article qui insistait sur les qualités argumentatives d’un compte rendu de Laurent Joly paru dans la Revue d’histoire moderne et contemporaine (n° 70-3, 2023/3, p. 151-171), <https://cvuh.hypotheses.org/1549>. Celui-ci mettait en cause la véracité des allégations contenues dans l’ouvrage des accusateurs, Histoire d’une falsification. Vichy et la Shoah dans l’Histoire officielle et le discours commémoratif (Paris, L’Artilleur, 2023).

Natacha Coquery, en tant que présidente du CVUH, et Michèle Riot-Sarcey, en tant qu’auteure de l’article du CVUH, sont accusées de diffamation pour avoir écrit la phrase suivante : « Du point de vue de ces historiens révisionnistes, l’autre est l’ennemi, notamment le juif, étranger par définition selon le point de vue des véritables falsificateurs. ». Cette phrase visait à souligner la prégnance de la vision dominante sur Vichy au fondement du livre, ne serait-ce que par la reprise sans distance des catégories utilisées par les acteurs du moment. En reprenant la rhétorique de l’extrême droite des années 40, en refusant précisément de la contextualiser et d’y voir un antisémitisme profondément ancré, il n’y a plus d’obstacle à faire de Pétain un sauveur des juifs français.

Au prix de multiples distorsions, les auteurs, opposant Français et étrangers, essaient de légitimer les affirmations d’un Eric Zemmour, selon lequel « Vichy a protégé les juifs français et donné les juifs étrangers » (Europe  1, le 26 septembre 2021),  une « proposition » qualifiée de « la plus irréfutable » dans l’ouvrage (p. 195). Pétain, sauveur des juifs ? Français ? Les témoignages inverses sont suffisamment nombreux pour récuser cette affirmation.

Ce n’est pas le lieu de faire ici la démonstration de ces manipulations historiques, d’autres les ont déjà faites, il suffit de s’y reporter. Mais soulignons malgré tout comment, sur les réseaux sociaux, l’un des plaignants récidive en attribuant à Michèle Riot-Sarcey une phrase qu’elle n’a pas écrite. Qu’importe les moyens pour les auteurs d’un livre presque unanimement critiqué par la communauté des historiens ! Il leur suffit d’entamer une procédure pour avoir raison, pensent-ils. Lors d’une première audience en présence de l’avocat des accusées, Henri Braun, la tenue d’un procès a été fixée au 16 octobre 2025 ; la date a été confirmée le 22 mai, après que les plaignants se sont acquittés d’une caution de 3000 euros, réclamée par le tribunal. Nous espérons que vous y serez nombreux.

Afin de permettre à tous les indignés par ces méthodes délétères de se joindre à nous – ne serait-ce que pour mettre en cause cette manière de faire de l’histoire – et participer à faire entendre la réalité d’un passé noir qu’ont vécu nos prédécesseurs, nous vous proposons de constituer un comité de soutien. Vous pouvez ainsi apposer votre signature au bas du texte et diffuser autour de vous les informations relatives à ce procès mais aussi adhérer au CVUH si vous le souhaitez.

Nota: le formulaire ci-dessous est public, si vous souhaitez rester anonyme (votre nom apparaîtra cependant lors de la liste fournie pour le procès)

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