En 2003, le gouvernement Raffarin fait la loi sur les retraites portée par François Fillon et qui contenait des mesures attaquant l’ensemble des salarié·es : hausse progressive de la durée de cotisation, à 41 ans en 2012 et à 42 ans en 2020, pour tout le monde. Il faut y ajouter les décotes particulièrement punitives pour les femmes dont les carrières sont plus souvent interrompues et qui sont majoritairement concernées par le temps partiel subi. Malgré un important mouvement social, la « contre-réforme » a été adoptée et s’est posée à moi la question du « Comment continuer mon engagement citoyen sur le long terme ? Comment m’informer et acquérir des connaissances fiables pour comprendre la politique et pouvoir agir sur les sujets qui me concernent ? ». C’est cette même année que j’adhère à Attac et que je rejoins le comité local.
Forte de cette expérience, je soutiens le programme l’Avenir en Commun du mouvement de « La France Insoumise » en 2017. Par ailleurs, j’ai été candidate FI aux législatives de 2017 puis 2022 et élue députée le 19 juin 2022.
Force est de constater qu’il y a une grande méfiance de la part des classes populaires pour la politique parce que c’est souvent présentée par les grands médias aux mains des milliardaires, sous le prisme des affaires qui touchent « certain·es politicien·nes ». Et c’est bien le but recherché, écarter de la politique celles et ceux que le système opprime pour garantir aux dominants leur maintien au pouvoir. Alors qu’il est absolument nécessaire de comprendre comment le système capitaliste modèle notre société, organise les affaires publiques pour pouvoir changer les pratiques anti-sociales, anti-écologiques et anti-démocratiques.
Pour établir un rapport de force face aux puissances de l’argent, nous devons faire « masse » car
comme le dit François Ruffin « On n’a pas l’argent mais on a les gens ! ». Il est nécessaire de s’allier, d’unir des groupes progressistes avec des objectifs spécifiques (Gilets jaunes, jeunes pour le climat, syndicats…) que le néolibéralisme s’attache depuis des décennies à isoler et à diviser.
En effet, le fonctionnement actuel du capitalisme touche les gens dans leur vie quotidienne. Il provoque un dérèglement du climat lié à des activités humaines effrénées, une raréfaction des matières premières, une perte considérable de la biodiversité, un démantèlement systématique de nos services publics et des inégalités qui se creusent dans notre pays.
Il est important que chacun et chacune puissent trouver dans une presse indépendante les clés de compréhension afin d’analyser les causes profondes des problèmes et sortir du fatalisme colporté par le pouvoir et les médias dominants.
Il faut reprendre de manière légale le pouvoir pour mettre en œuvre
un programme de transition en rupture avec les logiques de croissance infinie du capital
Quoi qu’il en soit, même si les luttes dans la rue sont une nécessité constante, il faut des décisions et des décrets de l’État, autrement dit, il faut reprendre de manière légale le pouvoir pour mettre en œuvre un programme de transition en rupture avec les logiques de croissance infinie du capital. Pour cela, nous devons travailler à combattre l’abstention d’une large partie des classes populaires qui ne fait que renforcer les mesures des classes moyennes supérieures et oligarchiques.
En conclusion, il faut que de plus en plus nombreuses et nombreux les citoyen·nes s’impliquent dans les associations, les syndicats, les collectifs pour faire grandir les luttes, les continuer inlassablement avec parfois des victoires et parfois des défaites. C’est d’une nécessité constante face à un gouvernement inflexible de mettre en lumière, par des actions, sa politique impopulaire même si celui-ci renforce régulièrement son arsenal répressif face au mécontentement du peuple.
Sylvie Ferrer
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