Horizons d'émancipations.

Une série de dossiers. pour mieux (se) comprendre.

Radicalités ? Radicalité ?  Les radicalités ?

(Cet article fait partie du dossier “Radicalité” que vous retrouverez en cliquant sur ce visuel)

On pense très vite au radicalisme islamique versus la radicalisation et le radicalisme qui s’assortit de violences, est porteur de danger et qui aurait pour objectif la subversion de la société à travers un socle religieux.

Les féministes aussi peuvent être radicales : lorsqu’elles attaquent par la violence les racines du problème des dominations et de l’oppression, c’est-à-dire la société patriarcale comme système social dans sa globalité.

Donc radicalité impliquerait une revendication d’un changement brutal et en profondeur de la société politique, religieuse, ou familiale et une part d’utopie et d’exigences non satisfaites.

Pour tenter d’avancer dans cette question passons par quelques autres interrogations (ce ne sont pas des jugements ni une distribution des prix mais des tentatives de cerner le phénomène) :

 J.L. Mélenchon et son programme sont-ils radicaux ? Personnellement je ne le pense pas parce qu’il me semble trop inscrit dans les institutions, pas vraiment révolutionnaire. Ce qui signifierait que radical implique révolution, c’est-à-dire se dégager du cadre de la normalité.

Alors est-ce que Zemmour est radical ? J’aurais tendance à le penser plutôt radical parce que ses propos sont vraiment hors de la pensée commune et extrêmement dérangeants ce qui ferait penser qu’il y aurait des degrés de radicalité d’une part et que peut être aujourd’hui l’extrême-droite serait plus radicale que la gauche ? Mais sort elle vraiment du cadre qui fait des rapports sociaux de domination et d’exploitation la norme de la société ?

Se dégager du cadre de la normalité

Et qu’en est-il des gilets jaunes ? Pour moi il y a chez les G.J une part de radicalité : dans le fait d’être tout à fait hors des institutions et de ne pas vouloir s’institutionnaliser au point de ne pas accepter de chef ni de prendre part aux différents processus électoraux ; ils sortent des cadres.

La proposition de boycotter l‘élection présidentielle est-elle radicale ? Il me semble que oui parce que justement elle propose que les « simples » gens se sentent apte à mettre à bas une institution et pas des moindres et donc de renverser la table. Évoquer ce boycott entraîne souvent autour de moi d’abord un moment de stupeur ensuite une sorte de crainte : « c’est quand même risqué » ; sans que cela la définisse absolument, la radicalité peut entraîner sinon la peur en tout cas le dérangement par rapport à notre confort (c’est vrai pour Zemmour et dans une certaine mesure pour les GJ).

Les radicalités peuvent être politiques, religieuses, familiales elles peuvent impliquer une certaine violence et surtout une subversion totale de la société, un renversement du capitalisme ?

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