Le 5 avril, des millions de personnes dans 50 États américains ont participé à 1 600 manifestations dans les grandes et petites villes pour protester contre Trump. Les manifestations « Bas les pattes », les plus importantes jamais organisées contre Trump. À New York, quelque 50 000 personnes ont participé à une marche. Les manifestations avaient été appelées par diverses organisations, notamment comme le Réseau des syndicalistes fédéraux, ainsi que des groupes de défense de l’environnement ou des droits civiques. Mais les plus grands syndicats n’ont pas mobilisé, même si des fonctionnaires fédéraux, dont beaucoup ont été récemment licenciés, ont rejoint les manifestations. Selon Dan La Botz, syndicaliste retraité « ces manifestations ont constitué une avancée significative, mais les grands syndicats ne sont pas encore véritablement engagés dans la lutte, et il n’existe pas de direction commune ni de consensus sur la question de savoir si le parti démocrate ou les manifestations de masse représentent la voie à suivre. La gauche n’est que faiblement présente et joue un rôle limité jusqu’à présent… il n’existe pas encore de conception claire au sein des syndicats, et encore moins au sein de la classe ouvrière dans son ensemble, que Trump représente une menace nouvelle et différente. Un autoritarisme tendant vers le fascisme, auquel il faut résister à tout prix et dont la défaite nécessitera un mouvement ouvrier uni, porteur d’une vision alternative »
Depuis de nombreuses autres mobilisations ont eu lieu. Mi-avril, les syndicats du Kentucky se sont mobilisés pour empêcher l’expulsion de deux cents travailleurs immigrés originaires de Cuba, du Nicaragua, d’Haïti et du Venezuela. Ils ont reçu un soutien massif de leur syndicat et du mouvement syndical local. Ils sont membres de la section locale de l’IUE-CWA. Que 97 % des 5 700 travailleurs de leur usine soient syndiqués a aidé à la mobilisation. De leur côté, des grandes villes aux petites villes, les postiers ont organisé 500 rassemblements à travers le pays pour défendre le service public contre la privatisation voulue par Musk. « À qui appartient le service postal ? » scandaient les travailleurs à New York : « Le service postal appartient au peuple ! » Une manifestation à Detroit, probablement la première jamais organisée par la section 1 du syndicat des postiers, le NALC, a rassemblé 300 facteurs enthousiastes et leurs familles. « C’est mon premier rassemblement, et ce ne sera pas le dernier », a déclaré une factrice. Pendant ce temps, les attaques de l’administration Trump contre les travailleurs du reste du secteur fédéral atteignent leur paroxysme. Un décret, publié le 27 mars, vise à supprimer les droits limités à la négociation collective dans le secteur public. Quatre projets de loi actuellement à l’étude à la Chambre des représentants supprimeraient d’autres droits syndicaux. Plus de 260.000 agents fédéraux ont déjà été licenciés.
Patrick Le Tréhondat
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