Edito.

L’Humeur de la rédaction.

Et maintenant ?

Les élections législatives viennent d’avoir lieu. Il y aurait beaucoup à dire : un taux d’abstention élevé (53,77%) donc une légitimité démocratique discutable, abstention qui exprime une forte contestation de la politique macroniène mais aussi une défiance à l’égard des autres forces politiques. En effet la majorité présidentielle ne représente que 16,47% des inscrits, la NUPES 13,49% et le RN 7,39%. La Vème République est à bout de souffle et le système représentatif en faillite. Cependant on pourrait dire qu’enfin ! la Gauche dans son ensemble réapparaît sur la scène politique avec environ 150 députés. Résultats en trompe l’œil ? En effet le président de la République fraîchement élu n’obtient qu’une majorité relative et va devoir composer pour gouverner, mais gouverner avec qui ? On voit déjà dans les rangs de la majorité des hésitations quant à une alliance possible avec le RN.

Ces entrechats révèlent, à gauche en tous cas, la difficulté qui demeure au sein des organisations partidaires à penser la démocratie comme outil et finalité de l’action populaire.

Comme le dit Michèle Riot Sarcey dans Libération du 20 juin : « Tout est à̀ repenser, de la réparation de la planète à l’élimination des différentes formes de domination. Cela nécessite l’implication de tous, pourtant, aucun parti ne s’est engagé à la participation réelle et immédiate de la population. Difficile d’aller à l’encontre des espoirs d’un grand nombre d’entre nous, mais il me semble plus que nécessaire d’ouvrir une brèche critique dans l’enthousiasme mesuré au soir du second tour des élections législatives. Tout d’abord, un constat d’échec accablant dont les effets délétères sont à venir : l’entrée en force de l’extrême-droite à l’Assemblée nationale quand la victoire électorale revient aux abstentionnistes ! » Que faire de l’élan qu’a suscité la NUPES ? Après le moment électoral, chacun retourne dans sa boutique ou, nous essayons de construire du commun dans des assemblées citoyennes ouvertes ? Voilà la question à travailler ici et maintenant.

Le combat impose la radicalité n’en déplaise aux courtisans et aux thuriféraires du néolibéralisme qui essaiment dans les salles de rédaction tenues par quelques milliardaires. Nous devons donc continuer et amplifier nos combats pour connaître pour de bon des lendemains qui chantent.

Comme disait René Char : « ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards, ni patience. »

Daniel ROME

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