Notes d'actu.

Notre récit d’un monde en mouvement.

Le retour de la lutte des classes ?

                                  

La guerre en Ukraine et les pénuries servent de prétexte au grand patronat et aux gouvernements à leur service pour renforcer la guerre sociale. L’inflation est avant tout le résultat de leurs décisions de sauvegarder les profits par la hausse des prix et la compression des salaires. L’augmentation des taux d’intérêt est l’instrument politique pour réduire encore les dépenses sociales.

Mais un fait nouveau semble émerger :  dans les mouvements sociaux qui se développent, pour préserver leur pouvoir d’achat les salariés interpellent directement les actionnaires. 80 000 personnes ont manifesté le 20 juin à Bruxelles contre une loi limitant l’augmentation des coûts salariaux à 0,4% en 2022. Leur mot d’ordre : « L’augmentation des salaires est verrouillée, mais pour les dividendes, c’est open bar ! ». Les salariés de Total Énergie, en grève pour les salaires, interpellent le groupe dont les bénéfices atteindraient 20 milliards pour les 6 premiers mois de 2022. En Angleterre, en Espagne, en Italie, la pression est telle que les gouvernements ont annoncé un prélèvement exceptionnel sur les profits des compagnies énergétiques. La lutte des classes serait-elle de retour ? L’extension de ces mouvements anticapitalistes est stratégique pour le pays, car l’augmentation du pouvoir d’achat, en maintenant la demande et l’activité, dessine les contours d’une autre politique. Les élus de la NUPES ne peuvent espérer mettre en œuvre leurs objectifs que si ces luttes deviennent suffisamment puissantes pour imposer leur loi dans les institutions.

Josiane Zarka

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