Horizons d'émancipations.

Une série de dossiers. pour mieux (se) comprendre.

Vers l’autogestion des biens communs au service de la transition écologique et sociale

La casse du service public bat son plein à toutes les échelles de territoire, avec pour objectif de marchandiser et de financiariser l’ensemble des activités économiques et sociales au service du capital. La nature même du service public, qu’il s’agisse de la santé, de l’éducation, de l’énergie ou de l’eau, relève des biens communs et de l’intérêt général. Leur réappropriation par le peuple se doit d’intégrer le partage du pouvoir de décision par l’intégralité des parties prenantes, qu’il s’agisse des salarié·e·s des institutions, des collectivités territoriales, de l’État, comme des usagers. Ces derniers, sortant d’un contexte de commercialisation, ne doivent ainsi plus se considérer comme des clients consommateurs.

Nous n’entendons pas ainsi lutter pour une nationalisation globale, mais pour une socialisation des biens publics, en faisant de sorte, à chaque fois que c’est possible, que le territoire communal soit la base de l’action, de la production et du pouvoir.

L’échelon supérieur, de la Ville au département, du département à la Région et de la Région à l’État, doit ainsi principalement servir à garantir l’égalité des territoires dans la répartition des biens communs.

Articuler démocratie directe et justice sociale et écologique

La démarche des Licoornes, qui est un collectif de coopératives de la transition, incarne une démarche générale d’appropriation par les citoyen·e·s de la bifurcation sociale écologique et sociale.

Parmi eux, Enercoop, réseau coopératif de producteurs locaux d’énergie renouvelable, illustre parfaitement cette dynamique par un fonctionnement démocratique et fédéraliste.

Dans le même esprit, la toute jeune société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) Railcoop, relance le transport ferroviaire sur des territoires abandonnées par la SNCF, contrainte par un État bureaucratique et capitaliste à agir comme une entreprise à profit.

Ces deux expériences sont de véritables laboratoires mis en œuvre par des collectifs citoyens.

Elles s’inscrivent évidemment chacune dans un marché concurrentiel et montrent ainsi les limites de leur influence à long terme. C’est pourquoi il serait de la responsabilité d’un gouvernement porteur d’une révolution citoyenne de fédérer ces initiatives afin de leur permettre de sortir de toute lucrativité non dédiée à l’investissement collectif.

Cela doit aussi nécessairement passer par une convergence entre les mouvements sociaux des agents des services publics et ces initiatives citoyennes, que le capitalisme et ses laquais gouvernementaux tentent sans cesse de diviser.

Les pôles publics de demain se construiront ainsi en garantissant l’accès à toutes et à tous aux biens communs, dans le respect de la citoyenneté sociale et économique et de la création d’un statut de coopérateur fonctionnaire.

François Longérinas

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