Horizons d'émancipations.

Une série de dossiers. pour mieux (se) comprendre.

Une stratégie de nature révolutionnaire

(Cet article fait partie du dossier “Radicalité” que vous retrouverez en cliquant sur ce visuel)

Il ne peut pas y avoir de gauche radicale parce qu’on ne peut pas être trop pour la justice, trop pour l’égalité, trop pour la liberté; ça n’a aucun sens. Il ne peut y avoir par définition qu’une seule gauche, qui est celle qui va au bout des exigences qui portent ce type de valeur, et ensuite il peut y avoir des nuances de droite.” G. de Lagasnerie

Pour le R2R, la radicalité, c’est soutenir des collectifs de lutte, de transformation sociale, et non pas des individu.es ou des projets portant des “alternatives” ne remettant pas en cause le système capitaliste et ne portant pas un rapport de force réel dans la société : les alternatives néo-rurales, le féminisme carcéral, l’anti-racisme moraliste…

La radicalité, pour nous, consiste à se donner les moyens concrets de la révolution, et l’un de ses moyens nécessaires, c’est le nombre. Nous considérons que le réseau de ravitaillement est une porte d’entrée vers le milieu militant. Il s’agit pour nous d’une réussite si les personnes pour qui c’est le premier engagement politique, peuvent à terme quitter le réseau, mais s’inscrivent dans d’autres collectifs militants. Faire le choix de gérer les problèmes induits par le fait d’être un collectif très ouvert, plutôt que de mettre au ban les personnes responsables de ces problèmes, est, pour nous, une dimension de la radicalité.

Se donner les moyens concrets de la révolution

On s’oppose au radicalisme rigide[1], trop souvent présent dans les milieux militants. Tout en soulignant la nécessité d’appréhender l’enchevêtrement des différentes dominations, nous contestons les effets politiques concrets produits par une déformation de ce que propose, initialement et justement, l’intersectionnalité comme outil sociologique. Effets qu’Aurore Koechlin résume ainsi : “dénonciation des « privilèges » des individus plutôt que des structures du pouvoir ; désintérêt pour la construction d’un grand mouvement collectif ; focalisation élitiste sur la pureté radicale, les codes admis, le langage requis” [2].

Nous portons une stratégie de nature « révolutionnaire » : nous soutenons la constitution d’un mouvement social de masse en lien avec les mouvements féministe, ouvrier et antiraciste, permettant, ensuite, la formation d’une force populaire à même de tourner la page du capitalisme.

Concrètement, ce soutien se traduit par des cantines solidaires, du ravitaillement sur les piquets de grève ou les manifs, du soutien humain, financier ou matériel. Nous nous coordonnons régulièrement avec d’autres cantines de luttes ou réseaux de ravitaillement pour défendre les ZAD, réfléchir à la mise en place d’une sécurité sociale de l’alimentation ou encore sur les différents actes des Soulèvements de la Terre.

Pour nous, “gauche de transformation” est un pléonasme, la gauche par définition s’attaque à transformer les structures existantes. C’est dans ce cadre là que l’on peut tisser des alliances, sans nier les divergences et les conflits de classe à l’intérieur de notre camp politique. Avoir des ambitions radicales, ce n’est pas “faire la révolution ou rien”, chaque petite victoire est à fêter et nous permet d’expérimenter notre puissance collective, ce qui est indispensable pour aller de l’avant.

En résumé, pour nous la radicalité, c’est agir concrètement sur les racines des problèmes, c’est-à-dire s’attaquer aux structures (systèmes d’oppression, institutions, …) plus que sur les individu.es, c’est faire des allers et retours permanents entre théorie et pratique. Ainsi, on a aujourd’hui besoin de reconstruire des analyses et des pratiques communistes.

Réseau ravitaillement des luttes du pays rennais

https://www.facebook.com/R2RPlatsEtResistances/
[1] Défaire le radicalisme rigide https://expansive.info/Defaire-le-radicalisme-rigide-1364

[2] Aurore Koechlin : « Aucune révolution féministe sans renversement des classes » https://expansive.info/Aurore-Koechlin-Aucune-revolution-feministe-sans-renversement-des-classes-2597

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