Notes d'actu.

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Visas, la maltraitance d’État, ou le racisme taser

Nul doute que le resserrement drastique du nombre de visas accordés pour l’Algérie, la Tunisie et le Maroc ne se traduise par une nouvelle montée de tension entre les diplomaties de part et d’autre de la Méditerranée. Nul doute que les propos tenus par le président Macron sont une nouvelle négation des méfaits de la colonisation mais ne peuvent être ressentis que comme insultants par les intéressés.

Mais pour les populations directement concernées, le coup est rude. Jamais la délivrance de visas, comme les conditions de séjour des étrangers n’avaient été aussi draconiennes : opacité des pratiques et absence d’interlocuteurs dans les consulats de France concernant les demandes de visas, délais d’instruction allongés et absence de réponse de l’administration d’État concernant le séjour des étrangers, générant des situations de hors-droit.

Pour les familles d’abord, combien de parents et de fratries privés de se voir du fait de la difficulté d’obtenir un visa ? Combien de descendants qui n’ont pu assister à l’enterrement des parents ?

Pour les étudiants aussi, combien ne peuvent venir étudier en France du fait de la difficulté d’obtenir un visa et de la complexité de la démarche via la plateforme d’inscription du ministère des affaires étrangères ? C’est sans compter, pour les étudiants déjà en France, la difficulté de Parcours sup et l’augmentation des frais universitaires.

Combien de chibanis, qui ont dû renoncer à passer 6 mois ici, 6 mois là-bas ? Ils n‘ont qu’à choisir ? Combien de liens familiaux abîmés ?

Alors même que la pression guerrière, comme climatique, aggrave l’afflux de candidat.e.s à l’exil, cette « affaire de visas » vient rajouter une maltraitance à une situation déjà particulièrement inhumaine.

 Outre l’offense aux personnes, ce tour de vis amènera immanquablement à faire multiplier les évitements et les procédures « irrégulières » …. Et à favoriser les marchands de papier, qui ont déjà pignon sur rue dans plusieurs consulats.

José F.            et Patrick Vassallo   

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