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Tunisie : la démocratie en «péril imminent»!

Dans Cerises de Septembre un article sur la situation en Tunisie se concluait par « les signes d’une marche vers un régime autoritaire voire dictatorial se précisent ». C’est, hélas, ce qui est en train de se passer ! Déjà la décision prise le 25 juillet par le Président Kaïs Saïed de s’arroger le pouvoir à cause d’un « péril imminent » plus qu’imaginaire n’avait aucune justification réelle. Mais sa prolongation alors qu’une telle mesure devait être limitée à un mois, a mis tout le monde devant le fait accompli.

Ce qui est grave c’est l’inversion de la hiérarchie des normes, le décret présidentiel déterminant ce qui reste, ou non, en vigueur de la Constitution. Et le fait que sa compétence porte sur la quasi-totalité des domaines possibles, et que le Président étant seul législateur, les décrets qu’il prend ne sont pas susceptibles de recours en annulation. En un mot la démocratie est mise entre parenthèse pour une durée à ce jour non limitée.

Depuis le pouvoir multiplie les actions répressives contre les opposant.es et des journalistes, le Parlement a été suspendu et certains parlementaires poursuivis. Enfin un vaste mouvement contre la corruption est entrepris. Un nouveau gouvernement vient d’être formé, mais, à ce jour aucune « feuille de route » sur la politique à venir du Président n’a été publiée.

Si certain.es, en Tunisie continuent à applaudir, d’autres voient là une confirmation de leurs craintes inspirées tout autant par les conceptions affichées par Kaïs Saïed, que par sa manière autocratique d’exercer le pouvoir.  Les premières manifestations d’opposition ont eu lieu qui devraient grossir et que nous devons soutenir.

Henri Mermé

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