Notes d'actu.

Notre récit d’un monde en mouvement.

Les luttes sociales en Europe.

Après l’annulation, par la cour constitutionnelle, de l’encadrement des loyers, plus de 20 000 berlinois se sont mobilisés au mois d’avril 2021. Ils ont suffisamment de signatures pour organiser un référendum sur l’expropriation des promoteurs immobiliers et faire  du logement un bien public. Le mouvement a fait tache d’huile dans toute l’Allemagne. Un peu partout en Europe (Espagne, Portugal, Italie, Belgique) depuis maintenant plusieurs années les citoyens se mobilisent pour mettre un frein à la spéculation immobilière et foncière qui gangrène les grandes villes européennes, aggravée par l’apparition de la plateforme Airbnb. En France la loi ALUR (2014) avait prévu un blocage des loyers dans les zones tendues pour limiter la hausse inconsidérée des loyers. Seules quelques villes ont tenté d’appliquer la loi.

On voit aussi en Russie une amplification des mouvements sociaux contre l’autoritarisme de Poutine et du gouvernement. Ces mouvements expriment une forte contestation du pouvoir en place et une diversité de questions sociales et politiques. Une partie du peuple russe défie le pouvoir sans parvenir à unifier les luttes et les formes d’action.

L’Autriche connaît des résultats électoraux intéressants où le parti communiste gagne la seconde ville du pays et l’extrême-droite s’affaisse.

Un peu partout à travers la planète le néolibéralisme en crise est remis en question parfois de manière diffuse, parfois avec une forte mobilisation sociale. Depuis quelques années alors que les partis politiques s’effondrent, parallèlement on observe une vitalité des mouvements sociaux. Il serait vain de penser un grand soir social comme nous avons pu dans les années 70 espérer un grand soir électoral.

Un peu partout dans le monde se profilent des alternatives au néolibéralisme. La force de la gauche américaine a obligé Joe Biden à revoir sa copie une fois élu.

Le déjà-là pour reprendre une expression de Bernard Friot est à l’œuvre dans les luttes et les mobilisations. Ce qui est effarant notamment en France est le décalage béant entre ce qu’on appelle « la classe politique » et les classes qui subissent le plus les dominations. Construire de grandes espérances et penser l’avenir avec hardiesse impose de voir ce qui bouge dans les consciences pour construire une alternative sociale et écologique au lieu de se lamenter sur la faiblesse de la participation électorale où l’on perd à tout coup, quel que soit le résultat.

Dans une déclaration récente, le Medef déplore que le gouvernement, en se vantant des milliards mis contre la pandémie, anéanti des années d’efforts idéologiques pour faire accepter l’austérité et la récession des dépenses publiques.

Nous travaillons à des lendemains qui chantent et, même si nous faisons face à une confrontation sévère avec le capital et les forces qui le soutiennent, nous pouvons renverser la tendance. Nous avons l’optimisme de la volonté pour reprendre Gramsci.

Daniel Rome et Pierre Zarka.

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