Délicieux.

Articles courts à déguster à tout moment.

Le Quatrième Mur

Georges est un éternel étudiant, passionné de théâtre, metteur en scène, Antifa, pro-palestinien, engagé jusqu’à la violence. Depuis la naissance de sa fille, pourtant, sa vie est plus calme. Mais lorsque son ami Sam, mourant, lui demande de poursuivre son projet fou – et si beau – monter Antigone à Beyrouth, en pleine guerre du Liban, il accepte. Le but : faire cohabiter sur scène des ennemis le temps d’une représentation ; voler à la guerre deux heures de paix. Sunnites, chiites, druzes, maronites, les acteurs sont de tous horizons. Mais quand se brise le quatrième mur, plus rien ne les protégera de la tragique réalité…

Ce livre, je l’aime car il contient l’essence même du tragique. Les personnages, comme Antigone vont jouer leur rôle jusqu’au bout. Chalandon, reporter de guerre, écrit avec une précision cinématographique : phrases courtes, violentes. C’est incisif, imagé, brutal. Inspiré de vécu aussi. Sabra et Chatila, il l’a vu. La rencontre avec Joseph-Boutros, ce n’est pas de la littérature… D’ailleurs, seule l’absurde réalité de la guerre peut faire réciter du Victor Hugo à un sniper sur le point de tirer…

Une lecture dont on ne ressort pas indemne.

Alexandra Pichardie

Le quatrième mur, Sorj Chalandon, 336 pages, Éditions Le livre de poche, Août 2014, 7,20 euros

Partager sur :         
Retour en haut