Délicieux.

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La République des faibles

Lyon, début 1898. Des pentes de la Croix-Rousse aux quartiers populaires, la montée du socialisme naissant se mêle aux ressentiments de 1870-1871. La ligue d’extrême-droite monte en puissance. L’antisémitisme rivalise avec la haine « des Boches ». Exactions, équipées vengeresses et manifestations occupent les rues.

Mais des disparitions d’enfants, puis des cadavres viennent troubler ce climat délétère, irrationnel, et celui du commissariat de secteur où domine la propagande des ligues. Un pharmacien alcoolique, un commissaire lucide, un internationaliste et quelques femmes courageuses se débattent dans cette histoire glauque, sans doute, à l’intrigue rebondissante.

L’affaire Dreyfus bat son plein ; Eskenazy est blanchi ; dans une trentaine d’années on s’en prendra aux « judéo-bolchéviques », plus tard aux « islamo-gauchistes » ou aux « écolo-terroristes ». La République des faibles n’est pas tendre pour les faibles de la République. Ce polar est historique, certainement ; les folies qu’il énonce plus encore.

L’auteur pousse avec vigueur et poésie les voies délicates de la justice dans les failles où les hypocrisies se révèlent et les masques tombent.

Il y a presque 150 ans… 

Patrick Vassallo

La République des faibles, Gwenaël Bulteau, éditions La manufacture de livres, 2021, 368 pages, 19,90€

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