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Le 29 mai, à Paris : célébrons la Commune !

Le 29 mai après-midi, nous monterons vers le Mur des fédérés, dans le cimetière du Père-Lachaise, pour célébrer les communeux et communeuses d’il y a 150 ans. Celles et ceux de Paris, mais aussi d’autres villes de France. Associations, fanfares, journaux, syndicats, chorales, éditeur∙es et écrivain∙es, partis, clubs, , … ensemble, comme au temps de la Première internationale et de la Commune ! Auparavant, de 10h. à 14h., nous occuperons la Place de la république, pour discuter, chanter, lire, écouter de la musique, du théâtre …

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Il y a 150 ans : l’utopie en marche

En 72 jours, dans un contexte de guerre, de siège de Paris, de faim et de misère, contre les tenants de la monarchie ou de l’Empire mais aussi contre la bourgeoisie « républicaine », l’œuvre de la Commune de Paris est considérable ! Elle illustre la capacité de notre classe sociale, à prendre les choses en mains. La Commune de 1871, c’est :

  • Un moratoire sur le paiement des loyers et l’annulation des dettes de loyers
  • La réquisition de logements vacants
  • Des cantines municipales et des ventes publiques de nourriture subventionnée
  • L’interdiction des ventes d’objets par les monts-de-piété, organismes de crédit qui s’engraissent sur le dos des pauvres avec des prêts sur gage
  • La réquisition des entreprises abandonnées par leurs propriétaires en vue de constituer des coopératives ouvrières
  • La réduction de la journée de travail à 10 heures (au lieu de 12 à 14h)
  • L’interdiction des amendes patronales et des retenues sur salaires
  • L’instauration de cahiers des charges avec indication du salaire minimum dans  les appels d’offres
  • L’interdiction du travail de nuit dans les boulangeries
  • L’union libre par consentement mutuel
  • La reconnaissance des femmes non mariées et de leurs enfants
  • La gratuité des actes notariaux
  • Le droit pour les personnes de nationalité étrangère de voter, d’être élues et représentantes de la Commune
  • La suppression du budget des cultes et la séparation des églises et de l’Etat
  • L’école laïque et obligatoire, pour les filles et les garçons.
  • L’égalité salariale entre hommes et femmes effective pour les enseignantes et enseignants, prévu plus globalement mais qui ne pourra être mise en place avant le massacre par l’Etat français, cette république dont se réclament les Versaillais d’aujourd’hui.

Toutes ces réalisations ne viennent pas de rien : l’organisation autonome des travailleuses et des travailleurs, à travers l’Association internationale des travailleurs (la Première internationale), les clubs, et les diverses associations ouvrières en sont le terreau. Durant la Commune, les femmes s’organisent elles-mêmes, créant l’Union des femmes pour la défense de Paris.

1871 : le peuple fait la révolution, par lui-même, pour lui-même

Avec la Commune, le prolétariat fait la révolution, par lui-même, pour lui-même. C’est la grande différence avec 1789 qui porta (durablement !) la bourgeoisie au pouvoir. Le prolétariat : artisan·es et ouvrier∙es qualifié·es du 19ème siècle ne sont pas les ouvriers spécialisés et employés du 20ème, ni les télétravailleurs, télétravailleuses ou faux auto-entrepreneur·es du 21ème. Mais tous et toutes ne vivent, ou survivent, que par leur travail, pas par l’exploitation d’autrui (encore que l’exploitation domestique…).

En 1871, la bourgeoisie était à Versailles, c’est de là qu’elle a reconstitué « la République », après avoir massacré les communeuses et communeux. Leur république n’est pas la nôtre ! Sociale, égalitaire, internationaliste, féministe, laïque et antiraciste : c’est tout cela qu’ils massacrèrent en 1871 et qu’ils rejettent encore aujourd’hui. Mais l’histoire n’est pas finie.

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