Délicieux.

Articles courts à déguster à tout moment.

Gran Balan

Christiane Taubira fait une offrande à son lecteur, Frantz Fanon est à ses côtés. On ne divulguachera pas la clé du titre de ce premier roman. On ouvre le livre avec l’envie de retrouver cette parleuse magnifique et on se demande si l’on en sortira aussi ébouriffé qu’on l’est dès qu’elle prend la parole. Tout va bien on est dépeigné ébahi.

Christiane Taubira a emmené dans son roman la verve ardente qu’on lui connaît. Mais elle a aussi emmené toute sa Guyane et elle nous l’offre en une vaste fresque qui croise les histoires des jeunes gens qui ont affaire avec la justice et l’injustice, les histoires de ces mères guyanaises magnifiques, d’un rien elles font à manger chaque jour pour les marmots. Il y a aussi Ti Momo parleur lui aussi, philosopheur multilingue jongleur de mots si brillant, on le prendrait pour « la » Taubira elle-même. Il y a aussi l’inventivité populaire prodigieusement insolente et le combat perdu que lui mène l’église, ses curés, ses hosties, sa morale confite. Il y a aussi le pillage de la Guyane coloniale, celui de l’or aujourd’hui, le Chevalier Saint Georges, Léon Gontran Damas son mousquetaire préféré de la négritude. Il y a …

Catherine Destom Bottin

Gran Balan, Christiane Taubira, Plon, 360 pages, 17,90 euros.

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