Notes d'actu.

Notre récit d’un monde en mouvement.

Vous avez dit confinés ?

« Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon » Jean Pierre Dubois prix Goncourt 2019.

La promotion immobilière craint une année catastrophique ! Des milliers de citadins de grandes villes se sont installés dans leurs résidences secondaires avec jardins spacieux, pour beaucoup, laissant de grands appartements vides. Et 5 millions de Français vivent en logements sur-occupés, c’est-à-dire avec moins d’une pièce par personne… entraînant promiscuité et violences ; une famille (et beaucoup d’autres) vit à 4 dans 35 m2 et, une autre (et beaucoup d’autres) une mère et sa fille adolescente dans 15 m2 impossible de lui dire « va dans ta chambre »   et l’eau courante peut encore n’être que sur le palier dans certains logements ! Tout ceci peut expliquer, entre autres facteurs, la surmortalité en Seine Saint-Denis. Enfin, des milliers de personnes sont dans des foyers à 50 ou 100 par 100m2 ; ou même sans abri : confinés dehors. Nul besoin de plus de démonstrations pour mesurer combien le logement est révélateur d’inégalités, et combien l’épidémie a amplifié le phénomène y compris de fracture territoriale. Selon l’IRES (Institut de Recherche Économique et Social) 6 à 7 millions de personnes ne pourraient plus payer leur loyer qui correspond au 2/3 des dépenses des populations les plus pauvres pour lesquels le choix serait manger ou se loger. Tandis que certains propriétaires (qui le peuvent) annulent purement et simplement les loyers des 2 mois de confinement, des organismes comme l’Union Sociale de l’Habitat proposent de façon indécente l’étalement des paiements ! Et le gouvernement, le prolongement de l’interdiction d’expulser ce qui en période de confinement serait un comble !

A l’image de la grève des loyers à New York ou en Espagne des associations de locataires pétitionnent pour l’annulation des loyers : une solution mais certainement pas LA solution du problème. N’y a-t-il pas à considérer que le logement est un droit inaliénable sur lequel aucune spéculation ne devrait être tolérée. Et pourquoi pas des loyers représentant 5% des revenus ? 

Bénédicte Goussault

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