Esprit de suite et d'exploration.

Quand les articles du journal font réagir.

Émile Fabrol

Quand j’ai fait la connaissance d’Émile, aux séances de travail de l’équipe qui  deviendra ensuite le réseau Se fédérer pour l’émancipation, je me demandais qui était ce camarade en chemise blanche, écharpe rouge, taciturne, qui dessinait sur sa feuille et semblait parfois s’échapper de la conversation. C’était en fait sa façon de se concentrer et il n’en perdait pas une miette. Je crois que c’est Pierre qui l’a convaincu de participer à l’aventure de Cerises la coopérative. Aussitôt dit, aussitôt fait, en novembre 2018 Émile signe l’édito sur un thème qui lui est cher, la sécurité sociale. Il participe à plusieurs séances du réseau et nourrit nos réflexions de ses interventions jamais trop longues, mais souvent percutantes. Il prend part au mouvement des Gilets jaunes et fustige les organisations qui critiquent le mouvement. Émile a navigué au PCF, au NPA, pris ses distances et chaque fois privilégié le mouvement d’émancipation au cadre étroit de l’organisation.

Je ne sais plus exactement à quel moment il nous a annoncé à quelques-uns qu’il était malade, mais nous avons vite compris que le combat qu’il engageait allait être rude. Pierre et moi prenions régulièrement de ses nouvelles. En décembre 2019, il avait bon espoir et pensait avoir gagné le combat. Le 14 mars il nous annonce que le traitement est inefficace et qu’il doit changer de protocole, mais que le moral est intact et qu’il continue à se battre.  Mon dernier message fin avril  pour prendre des nouvelles, est resté sans réponse. J’ai hésité à appeler, j’aurais dû le faire.

Affaibli par la maladie,  Émile continue quand même de participer aux séances du réseau, accompagné de Yannick sa compagne qui se rend disponible pour cela. Il produira avec Yannick une  contribution pour alimenter le débat sur les retraites.

Toute l’équipe de rédaction de Cerises est triste de perdre  un  camarade chaleureux avec lequel nous avions encore tant et tant de choses à partager.

Nous transmettons notre amitié à Yannick, à son fils, et à ses amis.

Sylvie Larue

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