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De mai 68 aux Gilets jaunes

L’ouvrage est foisonnant et permet une réflexion renouvelée sur Mai 68, grâce à une mise en perspective sur l’histoire des années précédant l’évènement et, sur l’après 68, et notamment Le surgissement  des Gilets jaunes.

« Un passé à comprendre »

L’avant mai 68, et l’histoire de l’évènement  permettent de comprendre autrement ce qui s’est passé et de faire un examen critique de tout ce qui s’est écrit sur 68 ; de ce qui a rendu une rupture possible. Car, parallèlement à ce qu’Henri Lefevre  écrit sur  la proclamation de la Commune, 68 n’a pas commencé le 1er Mai. En effet Pierre Cours-Salies nous montre que beaucoup de questions étaient déjà discutées avant 68, y compris à la CGT : l’écologie, la Tchécoslovaquie et le printemps de Prague, la démocratie, la décolonisation, et même la question de la place des femmes…La situation était mondiale. Pour comprendre Mai 68, il faut réécouter Colette Magny « Les gens de la moyenne ».

68 « C’est  une situation révolutionnaire sans révolution » il y eut de nombreuses  occasions manquées et de « graves défaites ». Pierre Cours-Salies propose une relecture de Grenelle qui s’interprète comme « une victoire syndicale et une défaite politique… ces événements donnent à voir une contradiction entre la situation sociale et l’absence de stratégie pour avancer sur le terrain politique »

De 68 au  mouvement des gilets jaunes 

Le mouvement des gilets jaunes a surgi, qui l’a obligé à repenser la place des mouvements: « comment penser que les mouvements sociaux peuvent encore bousculer la société tout entière ?( …) on pensait que  les luttes sociales étaient derrière nous ». Les G.J défendent une démocratie différente ; ils sont les laissés pour compte et les invisibles de la société libérale, des couches sociales moins intégrées sauf par les politiques sociales. « Les revendications sociales ont joué un rôle décapant en refusant de séparer les revendications matérielles … de l’exigence de changer la démocratie ».

Une première différence c’est qu’en 68 les syndicats soutenaient les plus précaires et les plus pauvres (par exemple en exigeant une augmentation du SMIG de 50%  « les politiques par et pour les travailleurs » et la masse des salariés pensaient que les syndicats les défendaient ; alors qu’aujourd’hui les syndicats  ne se battent plus pour les laissés pour compte  « ceci porte à réfléchir à l’écart énorme entre ce que pourrait être une action syndicale et ce qu’elle est ».

Une autre différence c’est qu’en 68, c’était le pouvoir qui était en question,  les forces politiques voulaient se débarrasser de De Gaulle ; ce n’était pas un conflit de classe mais une mobilisation politique plutôt que sociale. Il faut questionner le rôle du PC. Aujourd’hui les forces politiques sont détruites et (y compris  les gouvernements de gauche) ne s’occupent pas de ce qui intéresse les gens ;  la bourgeoisie a rompu avec la démocratie.

« La Prochaine : un avenir qui reste à écrire »

 Pierre Cours-Salies

Pierre Cours-Salies écrit qu’il y a une multitude d’alternatives mais il faut les penser de manière alternative… Que l’écologie est un élément qui peut être déclencheur, mais, qu’ aucune force ne s’en saisit, les verts ne changent pas le rapport de forces entre les classes ; ils ignorent la lutte des classes. Simplifier la vie, mieux traiter la nature et la personne individuellement (ce que l’arbre de la liberté symbolise),  les rapports collectifs de production pourraient le permettre. Pour Pierre Cours-Salies, il faut aujourd’hui dépasser « l’individualisme possessif », nouveau paradigme, selon lequel le droit et la possibilité d’agir seraient limités par le pouvoir et la propriété , la valeur serait la liberté. Sur quoi l’unification peut elle se faire ?  On ne peut pas faire comme si les bureaucraties n’avaient pas existé à l’Est ( le printemps de Prague)… on ne peut ignorer le despotisme asiatique …et la domination capitaliste dure …Il faut remplacer les 2 modèles.

Reste à définir : ce qu’est une révolution ? Tout un programme…

Bénédicte Goussault

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