Horizons d'émancipations.

Une série de dossiers. pour mieux (se) comprendre.

Les dangers d’un éco-fascisme

Cet article fait partie du dossier “Démocratie VS guerre sociale”. Les autres éléments de ce dossier sont à lire sur ce site :

Si l’écart entre le degré de nos connaissances des risques écologiques et celui de notre prise de conscience des urgences se réduit, l’écart entre cette conscience et les actions impératives à mener à toutes les échelles ne cesse de s’accroître ! Et plus cette disjonction est grande, plus l’espace potentiel d’une alternative humaine et écologique se réduit entre une eschatologie collapsiste, imaginant plus facilement la fin du monde que la fin du système qui mène à la fin du monde, et la pression écrasante du néolibéralisme impériale. Cette dernière combine les injustices social-écologiques sources de souffrances, les injonctions contradictoires entre responsabilisations individuelles et harassements consuméristes sources de stresses, les inégalités d’agir entre les actions individuelles quotidiennes et l’apathie des Etats sources de désespérance, les dénis voire la démission mortifère des politiques face aux désastres et écocides (Brésil, USA, Russie, Australie…) sources de haines, le rouleau compresseur du capitalisme vert et du greenwashing idéologique sources d’aliénations… Face à l’aggravation croissante des catastrophes et de désordres politiques et sociaux incontrôlables, il existe alors un risque réel de l’émergence de pouvoirs forts mettant au mieux entre parenthèse les « tergiversations démocratiques », avec l’assentiment d’une grande partie des populations concernées. Soit dans une version « soft » de techno-étatisme pour un « new deal vert » supposé facteur d’emplois et de croissance (qui a les faveurs d’un J. Riffkin ou d’une N. Klein !). Soit dans une version « hard » éco-fasciste déployant à grande échelle des solutions mortifères d’ingénierie climatique et territoriale, une fuite en avant techno-urbanistiques, l’imposition d’une normalisation draconienne et l’exercice de contrôles drastiques, des pressions fiscales, des répressions sociales et des oppressions politiques extrêmes… Quand on sait un peu sur quels scénarios du pire les secteurs de recherche et de développement des grandes entreprises transnationales travaillent, par exemple sur les possibilités de générer des bénéfices à plus de 5° de réchauffement, ou les milliards investis par les GAFAM &Co dans les vols habités spatiaux vers de potentielles exoplanètes, la possibilité d’une extinction de la démocratie avant une extinction du vivant ne relève plus d’une politique fiction !

Makan Rafatdjou

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