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La démocratie aux champs

Pour la doxa progressiste, reprise avec zèle par la tradition marxiste (malgré le premier vers de l’Internationale), la démocratie moderne est urbaine. Opposé au citadin-citoyen, le paysan serait au mieux arriéré, au pire réactionnaire (et la paysanne inexistante).
Face à cette caricature, surgit un étonnant cortège d’expériences agri culturelles : du jardin d’Éden à la « petite république » que fut la ferme pour Jefferson, des tenures et communaux féodaux au lopin russe, du jardin ouvrier ou thérapeutique aux « guérillas vertes »  et jardins partagés, se pourrait-il que les relations des cultivateurs à la terre favorise l’essor des valeurs démocratiques et la citoyenneté ?
Jardiner la terre c’est dialoguer, être attentif, expérimenter, et apprendre des autres, coopérer, partager.

Et si, « En raison des méfaits de l’agriculture « conventionnelle », qui en devenant industrielle, productiviste et intensive a cessé de produire les environnements dont à la fois les humains et la terre dépendent pour leur renouvellement réciproque, les paysans retrouv(ai)ent dans l’urgence leur mission première, celle de faire de la planète une « terre des hommes » et de prendre soin de la terre qui leur est commune » ?

Fred Bouviolle

Joëlle ZASK, La démocratie aux champs, La Découverte (2016), 236 p., 18,5 €

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