Horizons d'émancipations.

Une série de dossiers. pour mieux (se) comprendre.

Le conflit pour faire démocratie

Dossier “Territoires et alternatives démocratiques”

L’organisation actuelle des territoires masque la mise en place de nouveaux pouvoirs  plus  difficiles à identifier et de plus en plus à l’abri des exigences des citoyens…” (lire ici la suite du Prologue au dossier “Territoires et alternatives démocratiques”)

Les idées dominantes dominent ! Elles sont tenaces, imprègnent toutes les couches sociales de la population. Elles sont relayées dans l’espace médiatique et politique et constituent un obstacle à la construction d’une convergence des luttes et à la construction d’une alternative au niveau national et local. Cela s’ajoute au fait que dans les villes populaires on subit au moins deux humiliations : celle du mépris à l’égard des couches populaires, celle de l’islamophobie, qui peuvent conduire à des replis, au refus de participer aux débats, à de l’individualisme.

Associer, c’est respecter les gens, c’est facteur de dignité.

Tout cela est plus facile à dire qu’à faire. En travaillant avec des contre-pouvoir, en favorisant l’émergence de collectifs citoyens indépendants, en s’exposant au débat idéologique, on prend des risques politiques.  C’est aussi apprendre de ses échecs, car il ne suffit pas de vouloir pour pouvoir ! Les milieux populaires résistent à l’implication citoyenne tant la défiance est forte. Il faut aider à faire des expériences positives de décisions prises ensemble « après s’être engueulé », verbaliser publiquement sur le terrain nos intentions.  C’est dur, pas facile mais à tenir dans la durée.

Zeinab Abd El-Hamid, Quartier populaire (1956)

Nous n’avons donc pas d’autre solution pour les déconstruire que d’associer plus et mieux les habitant-es aux décisions prises dans les localités. Associer, c’est respecter les gens, c’est facteur de dignité. Une dignité indispensable pour l’ouverture aux autres, au monde, à la participation citoyenne. Associer ce n’est pas travailler à une « gouvernance », mais à la mise en lumière des intérêts contradictoires en jeu, du débat indispensable pour confronter les points de vue. C’est expliciter les enjeux et visions sur la société qui les sous-tendent, rechercher ensemble l’intérêt commun. L’enjeu est pour l’élu local de pouvoir s’appuyer sur une pensée collective assise sur une réflexion partagée permettant de résister à des faux « bons sens populaires » sur lesquels s’appuient les idées dominantes et le gouvernement.

Patrice Leclerc

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