Délicieux.

Articles courts à déguster à tout moment.

Histoire d’Angèle.

« Tout ce qu’il me reste de la révolution » Un film de Judith Davis

 Elle vient d’une famille militante mais sa mère a tout abandonné notamment le combat politique. Sa sœur a choisi l’entreprise, ses valeurs, et le mari, 1er de cordée, qui va avec. Reste son père, ancien maoïste demeuré fidèle aux combats sa jeunesse. Changer le monde est désormais extraordinairement compliqué et tomber amoureuse ce n’est pas le moment, Angèle est occupée… À tenter de changer le monde  Justement !

Et le film est ici subtil. Paru en janvier 2019 il a été pensé et écrit bien avant les gilets jaunes et pourtant… peut-être Angèle a-t-elle dans la tête, dans le cœur et  sous la peau les symptômes avant-coureurs d’une gilet-jaunisse. Elle ne le sait pas encore mais en tout cas la voici appuyée aux idéaux de papa, en guerre ouverte contre la bien-pensance,  la valeur travail, l’engagement dans l’entreprise, et gna gna gna … de sa frangine. En tout cas elle expérimente la possibilité de se réunir pour essayer de faire quelque chose ensemble. Et ce quelque chose, qu’elle tente de faire avec d’autres, se coltine la vie qui perd du sens, se coltine le travail qui perd la même chose, tout autant qu’au langage qui n’est pas mieux loti.

Angèle a la colère débordante joyeuse, lumineuse. D’ailleurs en sortant du film on voit un peu mieux les petits cailloux du « déjà là » d’un autre monde.

Catherine Destom Bottin

Les acteurs : Judith Davis, Malik Zidi, Claire Dumas, Mélanie Bestel, Nadir Legrand, Simon Bakhouche et avec la participation de Mireille Perrier.

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