Notes d'actu.

Notre récit d’un monde en mouvement.

Qui mieux que celles et ceux qui bossent connaissent les risques liés au travail ?

Telle est la question qu’auraient dû poser tous les commentateurs et commentatrices médiatiques à propos de la réaction massive des cheminotes et cheminots travaillant dans les trains, après l’accident survenu à Vence (Champagne-Ardenne), le 16 octobre. Agents de conduite et personnels de bord de la SNCF ont cessé le travail, considérant que cet accident, venant après bien d’autres avec le même matériel ferroviaire, confirmait une situation de danger grave et imminent, pour eux et pour les usagers. Que l’agent de conduite soit le seul cheminot à bord des trains, est un danger dans l’absolu ; quand il s’agit de rames particulièrement vulnérables aux chocs, comme les Autorails à grande capacité (AGC), c’est bien un danger grave et imminent ! Car il faut secourir les usagers, mais aussi prendre les mesures de sécurité pour arrêter de suite les autres circulations ferroviaires susceptibles de heurter le convoi accidenté. Qui mieux que celles et ceux qui bossent chaque jour dans ces conditions peuvent en juger ? En tous cas, pas celles et ceux qui n’y connaissent rien et n’ont qu’un souci faire monter l’audimat à coups de « prise d’otages des voyageurs » ; pas la direction de l’entreprise qui décide sciemment de faire travailler les cheminotes et les cheminots dans ces conditions dangereuses ; pas les représentant.e.s du gouvernement qui donnent les ordres aboutissant à ces situations. Si personne ne travaille pour nous, que personne ne décide pour nous ! En matière de sécurité, mais pas seulement. Dans les chemins de fer, mais pas seulement.

Christian Mahieux

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